OL: qu'a fait Laurent Blanc depuis son départ du PSG en 2016 ?

21 mai 2016, stade de France: ce jour-là, Paris dispute son dernier match de la saison et remporte la Coupe de France face à Marseille, le dernier des onze trophées de Laurent Blanc sur le banc du PSG. Malgré ce succès, Laurent Blanc pressent ce qui se joue en coulisses. Au fond de lui, le Cévenol sait que son avenir touche à sa fin. Et il voit juste. Son licenciement sera officialisé un mois plus tard par le club de la capitale. Le début d’une longue traversée du désert pour l’ex-sélectionneur de l’équipe de France. Traumatisé par son expérience parisienne, le "Président" s’est accordé une longue pause pour digérer les nombreuses couleuvres avalées (cf affaire Serge Aurier), loin du tumulte. "Vous savez, si je n'ai pas repris de club depuis Paris en Europe, je suis fautif, car des propositions, j'en ai eu, a-t-il glissé à beIN Sports. Mais après Paris, il m'a fallu quelque temps pour surmonter un petit peu ça."
Laurent Blanc a donc repoussé les approches de grands clubs (Inter Milan, AS Rome…) pour se préserver. Il lui aura été beaucoup plus difficile en revanche de contrôler les rumeurs à son sujet, et elles furent nombreuses pendant six longues années, le liant à d’autres bancs prestigieux en Europe dès qu’un poste se libérait. "Sans aucune raison" la plupart du temps, alors qu’il n’y avait le plus souvent "pas l’ombre d’un contact, ni d’un sms", déclarait-il à TF1 en 2019. Ce fut encore le cas récemment lorsque Manchester United a renvoyé Ole Gunnar Solskjaer en novembre 2021. Entraîneur majeur du football français, Laurent Blanc se fait désirer, et sa distance apparente avec le milieu sème la confusion sur ses intentions réelles et l’image dont il jouit en Europe, obligeant son ancien adjoint Jean-Louis Gasset à briser le silence pour faire taire les rumeurs.
Un premier rendez-vous manqué avec l'OL en 2019
Blanc souffrirait-il d’être français aux yeux des plus grands clubs d’Europe ? Pourrait-il renoncer à sa carrière d’entraîneur ? Les questions ne manqueront pas d’animer les débats et de remplir les pages des journaux, mais durant ces premières années loin des bancs de Ligue 1, qu’il s’apprête désormais à retrouver, Laurent Blanc est encore loin de se les poser. Même si le football n’a jamais cessé de faire partie de sa vie, le métier ne lui manque pas tant que cela, la guérison prendra du temps. "J’adore le football, mais j’ai d’autres hobbies, d’autres intérêts dans la vie", confiera-t-il à L’Equipe. Il n’empêche, le champion du monde et d’Europe (avec l’équipe de France) suit le football de manière très régulière, s’intéresse énormément à la Ligue 1, voit beaucoup de matchs à l’étranger, s’intéresse de près aux clubs qui ont fait partie de sa vie, jusqu’au jour où la flamme se rallume. "Je l’ai fait mon break, et je me suis régalé, maintenant il faut passer à autre chose et ce sera sur les terrains", annonce-t-il en octobre 2020 dans le documentaire de la chaîne L’Equipe intitulé: "Entraîneur, intimes confessions".
Un an plus tôt, sur TF1, Laurent Blanc s’imaginait déjà retrouver un poste en Europe, "sinon on partira sur autre chose". Cette autre chose le conduit finalement au Qatar, propriété de son dernier club à date. La vie, un sempiternel recommencement. Le 19 novembre 2020, quatre ans après son départ du PSG, Laurent Blanc est officiellement intronisé à la tête du club d’Al-Rayyan. Après avoir hissé son équipe à la troisième place du championnat local en 2021, Laurent Blanc s’incline en finale de la coupe de l’Émir contre le Al-Saad de Xavi, aujourd’hui à Barcelone. S’en suit un fiasco en phase de groupes de la ligue des champions asiatique, puis la dégringolade en championnat. L’équipe glisse à la 9e place, Laurent Blanc est remercié le 13 février 2022. Cette expérience sonne comme le premier échec de sa carrière. Mais le rebond ne se fera pas attendre, cette fois.
Le premier rendez-vous manqué avec l’OL finit par se concrétiser trois ans plus tard. Finaliste pour succéder à Sylvinho en 2019, Laurent Blanc est devancé sur la ligne d'arrivée par Rudi Garcia, qui a la préférence de Juninho. Jean-Michel Aulas, le président de l’OL, se range derrière l’avis de son directeur sportif brésilien. Mais le Brésilien est parti depuis, et Aulas a toujours conservé le nom de Laurent Blanc dans un coin de sa tête. "C'est un garçon qui a une expérience incomparable, confessait-il à Europe 1. Je l'avais vu longuement en Russie pendant la Coupe du monde. J'avais bien senti qu’il y avait cette capacité chez lui. Les choses ne se sont pas faites. Mais, sait-on jamais ?"