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OL: un supporteur qui a mimé un salut nazi identifié et bientôt jugé

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C'est un dossier qui s'est engagé depuis plusieurs semaines du côté de l'Olympique Lyonnais et qui va passer par la case justice au début de l'année 2025. Le club, après le signalement d'un geste répréhensible par un spectateur, a porté plainte contre un de ses supporteurs.

A la fin de la rencontre entre Lyon et Strasbourg, le 30 août dernier, un mail écrit par un spectateur arrive dans la boîte réservée aux demandes d’informations boursières et financières du club. Ce courriel ne va pas se perdre et le club va prendre en main ce signalement. Dans ces quelques lignes, ce spectateur du match de Ligue 1 décrit un geste déplacé dont il a été le témoin.

Immédiatement alerté, le club diligente ses services spécialisés de procéder à la recherche de la personne incriminée. Le long travail du dispositif vidéo du stade (400 caméras dans le dispositif général qui peuvent voir les gens sous quatre angles différents et jusqu’à 150 mètres) permet en quelques jours de confondre l’auteur des faits. Son identification recoupée par ses coordonnées sur le billet permet aux dirigeants de l’OL de porter plainte – comme ils le font systématiquement – devant le procureur de la République de Lyon. 

Des bons connaisseurs des tribunes françaises soulignent que le système mis en place à Lyon est "très performant", notamment au sujet de la vidéo-surveillance. "Peut-être le stade le mieux équipé de France", confie un policier spécialisé. Il ajoute: "Dans certains clubs de Ligue 1, ce genre de signalements pourraient ne jamais aboutir à l'identification de la personne, les systèmes sont souvent défaillants et retrouver l'identité des personnes peut s'avérer difficile." La rapidité d'exécution pour identifier l'auteur des faits présumés montre l'importance de ce système de vidéo-surveillance. C'était d'ailleurs l'un des souhaits du nouveau ministre de l'Intérieur face aux clubs de football professionnels, afin de détecter plus rapidement les personnes à l'origine d'incidents. 

Cet individu mime un salut nazi

Le supporter est ainsi convoqué par la police dans les premiers jours du mois de novembre, assisté de son avocat, il reconnait les faits. "Un geste de pas plus de deux secondes", décrit-on dans son entourage. Sans pouvoir, vraiment expliquer les faits, sauf à avancer un manque de maturité pour ce jeune tout juste majeur (né en 2006) au parcours scolaire compliqué et déjà connu de la police pour des actes à connotation raciste.

Dans les faits, ce jeune individu adresse d’abord un doigt d’honneur, puis mime un salut nazi, très distinctif et sans aucune ambiguïté possible: "Il était bien cambré, témoin son tee-shirt était bien remonté, signe qu’il l’a fait en toute connaissance de cause", explique une source proche du dossier alors que pour sa défense, on évoque un être pas encore mature.

Interdit de se rendre au Groupama Stadium

Il a été présenté à un Juge des libertés et de la détention et en attendant son procès devant le Tribunal correctionnel de Lyon, le 21 janvier à 14h, le magistrat a mis en place en attendant un contrôle judiciaire où, en plus de l’interdiction commerciale de stade prononcée par le club, il écope de la même sentence – impossibilité d’aller au stade – prononcée par la justice, de façon à prévenir tout risque de récidive, puisque le jeune homme, qui encourt 1 an de prison et 15.000 euros d’amende, reste toujours, présumé innocent en attendant l’audience de début 2025.

Par cette action, le club démontre qu’il ne veut plus rien passer avec l’espoir que s’il est avéré qu’il appartient à un groupe des supporters, celui-ci prendra la même et ferme décision d’exclusion. L'ensemble des parties prenantes du dossier prend ce dossier très au sérieux.

Nicolas Pelletier et Edward Jay