OM: ce que Passi veut changer sur le terrain

- - AFP
Lors de sa conférence de presse, jeudi, Vincent Labrune avait insisté sur la notion d’héritage. Celui laissé par Marcelo Bielsa à l’OM. En une saison et un match, l’entraineur argentin a fait renouer le club avec l’adhésion de ses supporters, heureux d’assister à un tel spectacle après une saison post-Baup compliquée. Depuis la démission surprise d’El Loco samedi, c’est Franck Passi qui a pris les rênes du groupe en tant que coach par intérim. Avec respect pour Bielsa certes, mais l’envie aussi d’imposer ses idées.
Passi : « Il faudra apporter des aménagements »
« Bielsa est un monstre de l’organisation, de la rigueur. A ce niveau, on a tous appris, a confié l’ex adjoint devenu n°1, au moins temporairement. Ça m’a permis de progresser. Mais derrière moi, j’ai un passé de 18 ans de joueur et une dizaine d’année d’entraineur. » Autrement dit : s’inspirer oui, recopier non. Passi est conscient que certaines choses ne vont pas dans le jeu proposé par l’OM, que ce soit lors de la deuxième moitié de la saison dernière ou lors de la défaite face à Caen samedi, pour la première journée de Ligue 1 (0-1). « Marcelo a laissé un héritage : un jeu très tourné vers l’offensive et le spectacle. C’est une chose qu’on veut conserver, insiste Passi. Mais la Ligue 1 est un championnat assez fermé. La mission sera de conserver cet élan vers l’avant en essayant d’être un peu plus équilibré pour conserver les résultats. »
Passi : « Des joueurs ne se sentaient pas à l’aise »
Davantage s’adapter aux joueurs du groupe plutôt qu’à l’adversaire : voici la philosophie Passi : « On va essayer de faire perdurer le marquage. Pas le marquage à outrance mais cette volonté de presser, d’être dans le camp adverse, explique-t-il. Mais il est évident qu’il faudra apporter des aménagements. Dans la forme de jeu qu’on avait, il y avait des joueurs qui ne se sentaient pas à l’aise. Pour profiter de la qualité de nos joueurs, de tous nos joueurs, on va essayer de s’améliorer. » De tous les joueurs, y compris Doria, mis à l’écart par Bielsa et de retour de Sao Paulo, où il était prêté. « Doria est un joueur comme les autres du groupe, il sera sur la même ligne que les autres, insiste le nouveau coach. Ce sera à lui de faire le reste. »
Et quid de la fameuse défense à trois instaurée par Bielsa face aux équipes jouant avec deux attaquants de pointe ? « Elle peut être un outil pendant un match », reconnait Passi. Mais l’ex adjoint de Bielsa met fin à un principe : celui de l’adaptation permanente du schéma tactique à celui de l’équipe adverse. « On ne va pas toujours s'adapter à l'adversaire », résume-t-il. Ce qui prévaut, c'est l'adaptation du schéma de jeu aux joueurs de l'effectif et à leurs qualités. Avec une prédisposition vers le 4-2-3-1 plutôt que vers le 4-4-2, même s'il ne s'interdit rien : « Ce n’est pas dit qu’on joue en 4-2-3-1 ».
Mandanda : « Tout le monde y trouve un peu son compte »
A l’entrainement, Franck Passi a déjà instauré quelques changements. Appréciables selon Steve Mandanda. « Il a gardé certains exercices du coach. Les joueurs aiment faire de la conservation, du jeu réduit, choses qu’on n’avait pas avant. Aujourd’hui, je pense que tout le monde y trouve un peu son compte. » Et parole de capitaine, la volonté de dialoguer avec les joueurs est en hausse. « Ce n’est plus le ‘’confident’’, ça devient le coach, même s’il a une relation très proche avec les joueurs et discute énormément, confie Mandanda. La discussion est beaucoup plus approfondie et c’est clair que c’est appréciable. » El Loco parti, place à El Local, le surnom de Passi dans les médias. « C’est déjà pas mal, s’amuse-t-il. C’est peut-être mieux qu’El Loco (sourire). »