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OM: "Chez nous, la billetterie nominative existe depuis dix ans", la réponse des supporters aux annonces de Retailleau

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Après les annonces ministérielles en réponse aux chants homophobes et aux violences dans les stades de football, Christian Cataldo, responsable des Dodger's, un des principaux groupes de supporters de l’OM, était l'invité de Génération After sur RMC.

"Il n’est pas trop au courant de ce qui se passe dans les stades." Invité de Génération After ce jeudi soir sur RMC, Christian Cataldo, responsable des Dodger's, l’un des principaux groupes de supporters de l’OM, a répondu aux annonces de Bruno Retailleau. Au micro de Rothen s’enflamme, le ministre de l’Intérieur avait confirmé un peu plus tôt la mise en place d’une billetterie nominative pour l’OM, l’OL et le PSG à compter du 31 décembre, et au cours de l’année 2025 pour les autres clubs de Ligue 1 et Ligue 2.

"Chez nous, la billetterie nominative existe depuis dix ans. Il y a 49.000 abonnés cette saison et donc 49.000 noms, en plus des places qui sont ensuite vendues. Instaurer des contrôles avec des cartes d’identité à l’entrée? Je lui souhaite bien du courage. Quand vous ouvrez les portes à 19h pour un match à 21h, avec 65.000 personnes, allez contrôler 65.000 cartes d’identité… Ça va faire des émeutes. C’est nul et c’est impossible à faire", a répliqué Christian Cataldo.

Au sein des groupes de supporters marseillais, on a effectivement suivi les annonces ministérielles avec attention et pas mal de stupéfaction. Les abonnements sont déjà nominatifs à Marseille, mais les contrôles d’identité à l’entrée au stade sont jugés quasi impossibles à mettre en place d’autant que certains gros matchs donnent souvent lieu à des longues files d’attente et à une foule compressée à l’entrée du Vélodrome. Ajouter une contrainte de vérification d’identité rendrait l’entrée eu stade encore plus fastidieuse. Sans compter le fait que les contrôles d’identité doivent être effectués, en France, par du personnel assermenté.

"Il y a des policiers en tenue civile dans les virages, on en connaît"

Sur RMC, Bruno Retailleau a également affirmé qu’il placerait "des policiers ou des gendarmes, très régulièrement, en tenue civile dans les stades pour repérer individuellement untel ou untel qui conduit la danse, untel ou untel qui est en train de déraper, les fauteurs de troubles". Là encore, l’annonce a fait sourire Christian Cataldo. "Ça existe déjà chez nous depuis des années. Les policiers savent ce qu’il se passe en tribunes. Il y a des policiers en tenue civile dans les virages, on en connaît (...) donc le ministre est noyé et perdu", a-t-il lancé dans Rothen s’enflamme.

Alors que le ministre des Sports, Gil Avérous, s’est prononcé en faveur de l’arrêt total d’un match si des chants homophobes perdurent, Bruno Retailleau s’est montré beaucoup plus prudent : "Arrêter des matchs est très compliqué, ce n'est pas la bonne solution. Mais il faut une interruption provisoire, éventuellement des exfiltrations même si c'est compliqué au sein d'une tribune. On doit interrompre." Au sein des associations et du club marseillais, on espère que le choc à venir entre l’OM et le PSG ce dimanche ne sera pas utilisé comme un exemple. Des chants tels que "Les Parisiens c’est des…" ou "Paris, Paris, on t’…" descendent souvent des tribunes sur ce genre de rencontres.

"On a prévu d’encourager notre équipe. Point barre", a réagi Christian Cataldo dans Génération After. Ce n’est pas encore acté, mais un échange entre l’OM et les leaders de groupes pourrait avoir lieu pour sensibiliser les associations de supporters dans ce contexte tendu, notamment suite aux déclarations contradictoires du jour du ministre des Sports et du ministre de l’Intérieur. Les annonces du jour, même si elles vont dans un sens positif et sont signe d'un mouvement courageux d’une lutte contre la violence et l’homophobie, et qu’elles ont pour but de régler certains maux du football, sont jugées par beaucoup encore floues et difficiles à mettre en pratique de sitôt.

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