OM: comment Rudi Garcia s’est construit à Dijon

L’OM se déplace à Dijon, ce vendredi (20h45), en ouverture de la 17e journée de Ligue 1. Une rencontre forcément particulière pour Rudi Garcia, qui a entraîné le DFCO entre 2002 et 2007. Ancien attaquant du club bourguignon, Helder Esteves nous raconte comment était l’actuel coach marseillais à ses débuts.

Rudi Garcia ne va peut-être pas reconnaître le stade Gaston Gérard de Dijon, en pleine phase d’agrandissement et de modernisation. Pourtant, l’actuel entraîneur de l’OM y a passé cinq ans (2002-2007), développé sa méthode et acquis des réflexes qui en font aujourd’hui l’un des techniciens français les plus reconnus. Après avoir été co-entraîneur de Saint-Etienne pendant six mois, Garcia connaît sa première « vraie » expérience de coach principal en 2002, à Dijon, qui joue alors en National. Son passage marquera le DFCO au fer rouge.

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Dès son arrivée, le club se professionnalise et deux ans plus tard, il accède à la Ligue 2 et atteint les demi-finales de la Coupe de France. Helder Esteves, recruté par Garcia, a passé trois saisons sous ses ordres. « J’en garde de très, très bons souvenirs sur le plan humain et professionnel, avoue l’ancien attaquant dijonnais. J’ai eu pas mal d’entraîneurs de profils différents et il est la représentation de toutes les qualités. Il maîtrise tous les paramètres, avec du jeu et de la rigueur là où il faut. »

« Il a vite compris qu’il fallait que les mecs s’entendent bien »

Avant d’avoir sous ses ordres des joueurs tels qu’Eden Hazard ou Francesco Totti, Garcia a développé sa méthode en misant sur la cohésion de groupe. « Sa volonté, et il avait tout compris, c’était de mettre en place un groupe cohérent humainement, avec des bons gars, explique Esteves. Il a vite compris qu’il fallait que les mecs s’entendent bien. Il met une ambiance familiale, saine pour le travail, avec de l’harmonie, de la simplicité, de la rigueur dans le travail. Sa première qualité, c’est de construire un groupe. »

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Les résultats s’en ressentent vite puisque son Dijon « commando » manque deux fois de peu la montée. « Il sait animer pour avoir des résultats, même quand on n’a pas toutes les qualités. Quand je suis arrivé (en 2004), on avait un groupe qualifié de "moyen", la plupart des joueurs venaient du monde amateur, mais on a fini quatrième puis cinquième, on a gagné dans des stades où on ne nous attendait pas, parce qu’on avait l’état d’esprit. Il faisait en sorte que notre équipe arrive à contrer des adversaires supérieurs sur le papier. »

« Il savait où il voulait aller, je ne suis pas étonné du tout »

Mais pour le Garcia dijonnais, miser sur l’état d’esprit d’un groupe pas forcément taillé pour jouer la montée, ne signifie pas pousser des « coups de gueule » pour bouger ses joueurs. « C’est plus le gars qui fait un retour vidéo sur quelque chose qui n’a pas été, explique Esteves, qui ne se rappelle d’aucune "gueulante" marquante de son ancien coach. Il pointait du doigt ce qui n’allait pas mais quand, en aparté, un joueur lui faisait part des difficultés, il calmait le truc et disait : "je sais bien, mais il fallait que je le montre". Il pouvait comprendre la problématique du joueur. »

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Parti de Dijon en 2007 pour Le Mans, puis champion de France avec Lille en 2011, Garcia a ensuite redressé l’AS Roma (2013-2016) et est aujourd’hui à la tête d’un OM ambitieux. Une progression et un parcours qui ne surprennent pas Esteves : « C’est quelqu’un qui se forme de jour en jour. C’est une évolution invisible. Il savait où il voulait aller, je ne suis pas étonné du tout. Il n’y a pas de hasard, forcément au bout d’un moment, ça réussit. A l’OM, à terme, il arrivera à ce qu’il veut mais il faut lui laisser du temps. Je n’ai pas de doute. »

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Alexandre Alain Journaliste RMC Sport