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OM, Franck Passi : "J’aurais aimé être sur le banc pour le clasico"

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L’ancien entraîneur de l’OM Franck Passi était l’invité de Team Duga, ce lundi sur RMC. Un événement puisque l’ancien adjoint de Marcelo Bielsa ne s’était pas exprimé publiquement depuis son départ du club olympien.

Franck Passi, comment vivez-vous ce licenciement ?

Au début, ça fait un grand vide. Petit à petit, on réorganise sa vie. J’avais tellement de choses à régler… Je bricole un peu, je fais du sport. Je reprends ma vie.

Etes-vous satisfait par l’accord trouvé avec l’OM ?

Complètement. Il fallait qu’on trouve un accord à l’amiable, que ça se termine bien. Ce n’est pas parce qu’on divorce qu’on est obligé de se déchirer.

Votre avocat a eu des mots un peu durs à l’égard de la direction…

Les avocats ne se sont pas entendus. Quand j’ai vu que ça s’envenimait, j’ai repris le flambeau. J’ai appelé Jacques-Henri Eyraud. On s’est rencontré. Après, ça s’est très vite réglé.

Rester au club était-il possible ?

Non. J’ai passé mon diplôme depuis 2000. On m’a attribué beaucoup de fonctions mais j’ai toujours fait le métier d’entraîneur, même quand j’étais au recrutement ou lorsque je supervisais les adversaires pour Albert Emon, Eric Gerets ou Didier Deschamps. Je suis sur un banc depuis cinq ans pour me préparer au métier d’entraîneur. J’y suis depuis cinq mois, ça me plait, j’ai donc envie de m’orienter vers une carrière d’entraîneur.

Regrettez-vous de ne pas avoir fini la saison ?

Regretter est un bien grand mot. J’aurais aimé terminer ma tâche. Ce groupe, je l’ai construit de A à Z. On a mis une équipe en place. C’est au moment où elle commence à avoir toutes ses fonctions qu’il faut s’en aller. On ne verra jamais comment aurait pu être mon équipe par rapport à d’autres idées.

C’est vous qui avez fait le recrutement ?

Exactement. Quand Margarita Louis-Dreyfus me dit qu’il va falloir démarrer, il y avait toujours l’épée de Damoclès sur le rachat du club. On s’est mis en charge de créer une équipe, ce qui n’est pas facile quand il n’y a pas d’argent. Mais on est arrivé à faire un recrutement intéressant. Je pensais que cette équipe avait des atouts pour bien terminer ce championnat.

Bafé Gomis a dit avoir de vifs échanges avec vous parce qu’il voulait que Maxime Lopez ait davantage de temps de jeu. Quel est votre version des faits ?

J’ai appris par la presse que j’ai eu une vive discussion avec Bafé Gomis au sujet de Maxime Lopez.

Donc il ment ?

Je ne dirais pas qu’il ment. On n’a jamais eu de vive discussion avec Gomis. Je connais Maxime depuis l’âge de 12 ans. Il n’a même pas encore 19 ans. On sait tous au club son potentiel. On a essayé de l’amener petit à petit à être un joueur de l’OM. Avec le contexte de l’Olympique de Marseille, on sait que c’est dangereux de lancer un jeune joueur à ce niveau. Compte tenu de l’ambiance délétère dans laquelle j’ai travaillé, j’ai expliqué à Bafé que ce n’était pas un cadeau. Je ne voulais pas entraîner Maxime dans une galère. C’est ce que j’ai fait. Maxime Lopez, c’est un faux débat. Je veux retenir le texto de Bafé qui m’a dit que ce qui avait été écrit n’était pas exactement ce qu’il avait dit.

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Quid de l’énigme Lassana Diarra ?

Tout ce que je peux dire, c’est que c’est un grand joueur qui m’a manqué au mois de septembre. Il a été blessé. Aujourd’hui, je ne suis plus dans le club. Le problème de son amende doit le travailler. Il est évident que ça lui pose un problème et ça ne lui permet pas d’être performant.

Avez-vous l’impression de ne jamais avoir été adoubé comme entraîneur ?

Je l’ai ressenti surtout avant ma nomination. Je ne comprenais pas pourquoi on ne disait pas : « C’est Franck Passi l’entraîneur, c’est lui qui va démarrer la saison ». Ça me rendait les choses difficiles parce que j’étais face à un groupe. Ça retire un peu d’autorité.

Avez-vous le sentiment que l’OM a été injuste avec vous ?

Travailler dans cette situation n’était pas simple, mais je ne dirais pas que l’OM a été ingrat avec moi. La situation a été provoquée par la vente. Marseille, c’est Marseille. Les gens étaient dans l’attente. On voulait éradiquer tout ce qui s’était passé pour passer sur un nouveau projet qui donnait de l’espoir d’être peut-être champion d’Europe un jour. Je n’ai rien à dire contre le club. Mais j’aurais aimé être sur le banc pour le clasico. 

Avez-vous des contacts avec Rudi Garcia ?

Je l’ai vu quand il est arrivé et quand j’ai dû revenir au club. On a eu des rapports cordiaux et très professionnels.

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Il aurait validé certaines arrivées très tardives cet été, notamment celle de son joueur à l'AS Roma William Vainqueur...

Je l'ai lu et ça m'a surpris aussi. Je ne peux pas dire que c’est faux s’il le dit lui. Il était programmé pour arriver. C'est normal. Lorsqu’on a démarré la saison, Margarita Louis-Dreyfus a dit que le club serait peut-être vendu à Noël. Il l’a été en septembre. C’est un autre problème. Au début, Lass devait partir et Alfred N'Diaye, de Villarreal, devait arriver. Lorsqu'on a su que Lass restait, on a dit, peut-être qu'on prendre un joueur qui joue 6 ou 8. 

Pourquoi Rolando jouait moins avec vous ?

Parce que j’avais une charnière Hubocan-Doria qui fonctionnait mieux à ce moment-là. Ensuite, ça a été Rod Fanni et Doria. On m’a souvent demandé pourquoi Rolando ne jouait pas, beaucoup moins pourquoi Rekik ne jouait pas.

Etes-vous toujours en contact avec Marcelo Bielsa ?

Oui, bien sûr. On a parfois des petites discussions téléphoniques qui sont toujours très enrichissantes.

Pour aller à Lille ?

Déjà pour parler de foot. 

Il n’a pas parlé d’aller à Lille ?

Il m’a parlé de Lille mais pour l’instant, on ne parle que de foot.

Est-ce que ça pourrait l’intéresser ?

Il se renseigne. Marcelo est quelqu’un qui se renseigne énormément. Il prend le temps de prendre ses décisions.

Quand est-ce qu’il se décide ?

Il faut lui demander.

Où en sont vos relations avec Vincent Labrune ?

Tout va très bien. On a eu des relations très cordiales. Il a appris à me connaître. Au départ, il avait une autre opinion de moi. Je lui ai fait changer avec mon travail au quotidien.

Florian Thauvin mérite-t-il d’être sélectionné en équipe de France ?

Oui. J’ai fait des pieds et des mains pour le faire revenir. C’est un joueur qui me touche. Il a des stats. On n’en parle pas assez. J’ai fait accepter au staff que Thauvin était un très bon joueur. Par match, il donne au minimum deux passes de but. Il a entre une et deux occasions de but par match aussi. Après, il faut qu’il s’améliore, c’est encore un jeune joueur. Il faut qu’il perde moins de ballons. Mais il a la possibilité de jouer en équipe de France.

L’OM peut-il finir dans les cinq premiers de championnat ?

Complètement. Cette équipe, je l’ai construite. Si on sort le PSG, Monaco, Nice et Lyon, l’OM peut se battre avec toutes les autres équipes pour la 5e place.

Quel est votre avenir ?

Entraîneur. Où ? Je n’en sais rien. Je dois trouver un projet. Pour l'instant, je ne l'ai pas devant les yeux.

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