OM : la vérité sur la méthode Bielsa

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Avant même son arrivée, on avait raconté tout et n’importe quoi. On parlait méthode, façon de faire. On évoquait son surnom, « El loco », et tout ce qu’il impliquait. Bref, on supputait sans trop de concret derrière. Désormais, après quelques semaines de pratique, on en sait un peu plus sur Marcelo Bielsa. Des enseignements qui dressent un portrait parfois éloigné de l’image qu’on avait pu imaginer. Plusieurs joueurs s’attendaient à un entraîneur froid, cassant. Ils ont découvert un tout autre homme. Depuis son arrivée, le technicien argentin se révèle très proche de ses joueurs. Avec un mot pour chacun. Capable de passer vingt minutes avec Mario Lemina ou Alayxis Romao pour expliquer ses attentes sur leurs placements défensifs. Ou de beaucoup discuter avec des joueurs offensifs comme Batshuayi ou Payet.
Chantre de la répétition des gammes, un des piliers de la réussite selon lui, l’entraîneur de l’OM demande souvent à Benjamin Mendy ou Brice Dja Djédjé de centrer, encore et encore. Jusqu’à une trentaine de fois ! Autre preuve de minutie, les joueurs offensifs olympiens ont parfois dû répéter pendant une heure un exercice où deux joueurs devaient effectuer un une-deux avant de conclure par une frappe. Rien n’est laissé au hasard. Et cela plaît aux principaux concernés. Un équilibre peut-être rendu fragile à l’avenir par les situations individuelles. « Pour l’instant, tout le monde a envie de gagner sa place et se donne à 100%, confie un proche du groupe. L’investissement est génial. Espérons que le jour où Bielsa aura son onze titulaire, les remplaçants ne fassent pas en sorte de casser le rythme. »
« Aucun joueur ne rechigne face aux nouvelles méthodes »
En privé, Marcelo avoue avoir été agréablement surpris par les joueurs marseillais. « Il ne s’attendait pas à un groupe aussi facile dans le travail, lâche un de ses proches. Aucun joueur ne rechigne face aux nouvelles méthodes. Il y a parfois des petites engueulades, des incompréhensions mais sur le terrain, depuis le début de la préparation, les joueurs ont répondu aux attentes. » Et les possibles objectifs de grandir au fil de ces découvertes positives. « Pour Bielsa, le groupe est qualitativement plus fort que celui qu’il a connu à Bilbao, précise le proche du technicien argentin. Pour lui, Marseille peut avoir de grands objectifs, rêver d’une des deux premières places de la Ligue 1. »
Pour résumer la méthode Bielsa, les joueurs ont une formule : du jamais-vu. L’entraîneur est minutieux, pointilleux. Il analyse tout. Chaque match amical a été revu par ses soins… plus d’une douzaine de fois. Pour l’aider, un système vidéo à l’image de ceux des plus gros clubs européens, qui aurait coûté plus de 20000 euros, a été installé.
DVD, tablettes : un coach high-tech
« C’est à l’image de ce qui se fait à Manchester United ou Arsenal », explique une source proche du club. Les séances vidéo sont quasi quotidiennes. Après un match, chaque joueur reçoit un DVD avec ses actions et sa prestation individuelle. A l’entraînement, le système leur permet de savoir le nombre de passes qu’ils ont effectué, et vers quels joueurs. « C’est un travail exceptionnel et pointilleux, juge un membre du staff. Les services vidéo ont enregistré plusieurs centaines d’heures d’entraînement et de matches. »
L’utilisation des tablettes tactiles fait également partie des nouveautés. Bielsa et ses adjoints s’en servent pour montrer des choses à améliorer aux joueurs pendant les mises au vert. L’un d’eux confirme « apprécier ces nouvelles méthodes ». « Avec les tablettes, on peut travailler le spécifique, poursuit ce joueur. Les adjoints peuvent nous arrêter en plein milieu des exercices pour nous dire d’améliorer un point précis ou de faire basculer le jeu parce qu’on joue trop d’un côté. » Goût de l’effort, utilisation des nouvelles technologies, relationnel avec ses troupes : « El loco » se montre moins fou qu’il n’y paraît.
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