OM, le calme dans l'urgence

Loïc Rémy - -
Un point. Voilà l’infime passerelle qui sépare l’OM de la zone de relégation. A l’heure d’aborder la trêve internationale, le club phocéen est treizième de Ligue 1. Avec une seule victoire pour cinq nuls et trois défaites, Marseille présente un bilan catastrophique. « On traverse incontestablement une période délicate, reconnait Guy Stéphan, l’entraîneur adjoint. On a des résultats qui sont nettement en dessous de ce qu’on espérait. On se pose quelques questions. On n’est pas content de ce qu’il se passe en ce moment. »
A l’image de ses recrues estivales, l’OM peine à se montrer séduisant. Seuls Loïc Rémy, auteur de quatre buts et, à un degré moindre, Mathieu Valbuena ou André Ayew maintiennent le navire à flot. « La situation est plus qu’urgente, glisse Rolland Courbis, l’ancien coach marseillais. Je veux bien me faire l’avocat d’une équipe que j’apprécie. Mais là, j’aurais du mal à faire une plaidoirie crédible ! Si l’OM ne s’améliore pas rapidement au niveau du jeu et de l’état d’esprit, ça va être très compliqué. »
Convaincants en Ligue des champions, où ils trônent en tête de leur poule avec deux victoires en autant de matches, les Phocéens perdent leurs moyens sur la scène nationale. « Il y a de la fébrilité, admet Stéphan. On ne prend pas le ballon, on n’ose pas, on ne crée pas sur le terrain. On n’est pas suffisamment agressif sur le porteur du ballon. Il y a peut-être aussi un problème de récupération entre les matches. » Avec douze points de retard sur le PSG, le titre semble déjà compromis. « A mon avis, c’est terminé, lâche Courbis. Pour les cinq premières places, c’est encore jouable. A condition de vite redresser la barre. »
Deschamps pas menacé
Un redressement espéré par les dirigeants phocéens. Malgré ce mauvais début de saison, Didier Deschamps conserve du crédit auprès de ses supérieurs. Margarita Louis-Dreyfus et Vincent Labrune font confiance à l’entraîneur qui a remis l’OM sur la voie du succès. Un limogeage n’est pas à l’ordre du jour. Il coûterait de toute façon trop cher (8 millions d’euros minimum). Si Marseille n’a pas encore basculé dans la crise, c’est aussi parce que José Anigo garde un contact régulier avec les groupes de supporters. A la veille d’OM-Evian (2-0), le directeur sportif était parvenu à calmer les ardeurs des habitués du Vélodrome. Deschamps a reconnu lui-même qu’à une autre époque, l’ambiance aurait été beaucoup plus électrique sur les bords de la Méditerranée.
Si le tonnerre ne gronde pas encore, le manque de spectacle et l’absence de résultats ont provoqué une certaine désaffection du public marseillais. Ils n’étaient que 26 000 pour assister à la victoire face à Dortmund (3-0) la semaine dernière, soit la plus faible affluence de l’histoire de l’OM en Ligue des champions. Au contraire des forums et des blogs sur le net, autrement plus virulents, le Vélodrome – hormis une bronca et quelques jets de projectile contre Brest (1-1) – garde son calme. Pour l’instant…