OM: maillots de Chelsea, survêts du Bayern… le Vélodrome en crise contre les "Footix" !

Le Vélodrome, qui devrait faire le plein pour le choc OM-PSG, sera coloré de bleu et de blanc ce dimanche. Mais, comme lors de chaque rencontre à domicile, les plus fervents supporters olympiens vont devoir réprimander de trop nombreux fans qui iront encourager l’OM avec, entre autres… un maillot de Chelsea, un survêtement du Bayern Munich ou une veste du Real Madrid ! Une fâcheuse habitude qui rend fous les groupes de supporters marseillais.

Un sentiment de honte. A tel point que certains fans marseillais ne s’en sont pas encore remis ! Le retour tant attendu de Dimitri Payet, à Marignane, aura été, pour les « anti-Marseillais », l’occasion rêvée de se moquer de ce qu’ils appellent « les Footix qui supportent l’OM ».

Ce dimanche 29 janvier, Payet était en effet accueilli par une poignée d’amoureux de l’OM, désireux de gratter un petit selfie ou un autographe. Parmi eux, un seul supporter aux couleurs du club phocéen ! Les autres portaient fièrement un survêtement de Manchester United, un maillot de la Juventus Turin, ou une veste du Real Madrid. 

Et ce n’est pas un acte isolé. Certains « twittos » en ont même fait leur spécialité : traquer, au Vélodrome, voire en plein virage, des supporters de l’OM vêtus des couleurs d’un autre club étranger. En début de saison, le phénomène était suffisamment « grave » - toutes proportions gardées - pour que les groupes de supporters prennent les choses en mains. Tout a commencé avec une affiche placardée par les Fanatics lors du match OM-Bordeaux. « Chelsea, Bayern et Real ne jouent pas au Vélodrome. Survêts et maillots de l’OM et basta ! Zone Fanatics = zone bleue et blanche et anti-footix ! »

Depuis, cette date, les spécimens vêtus d’un maillot avec un autre écusson que celui de l’OM se font de plus en plus rares. Mais ils sont loin d’avoir totalement disparus. Quelques minutes sur le parvis Jean-Bouin, ou au pied des virages du Vélodrome, avant OM-Rennes, auront suffi aux reporters de RMC Sport pour croiser des équipements de Manchester City, d’Arsenal, du Barça ou du Bayern.

« J’ai le survêt de Galatasaray mais j’ai l’OM dans le cœur »

« Moi je suis marseillais, mais ce n’est pas pour ça que je suis obligé de venir avec le maillot, se justifie Philippe, qui porte un survêtement de Manchester City. Je peux le mettre un autre jour. On est là, on supporte l’OM, on vient habillé comme on veut, c’est dans le sang ». Axel, son ami, lui pardonne presque : « C’est sûr ça serait mieux que tout le monde soit dans la même couleur mais après, il veut le maillot de Manchester, il prend le maillot de Manchester, il n’y a pas de soucis. Tant que le cœur y est, c’est bon. »

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« Moi ça m’agace un peu les gens comme ça, peste Yadali, un adolescent dont le "pote" porte une veste d’Arsenal. Quand tu viens avec un autre survêt de club, ça me fait mal au cœur alors que tu viens voir l’Olympique de Marseille. Moi c’est l’OM dans le cœur. Je suis né avec l’OM, je meurs avec l’OM ». « J’ai le survêt de Galatasaray mais j’ai l’OM dans le cœur », précise de son côté Lucas, venu avec une tenue aux couleurs du club turc.

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Les « Footix » chassés des groupes d’Ultras

Le phénomène rend fou Christian Cataldo, le responsable du groupe de supporters des Dodgers, situé également en haut du virage Nord, à côté des Fanatics. « Ce qu’on a fait, c’est qu’on a pris les gens, on a fait des tracts dans le virage et on a fait passer l’information par l’intermédiaire de notre sono. Puis après, au coup par coup, quand on voyait quelqu’un arriver en survêtement d’une équipe étrangère, que ce soit Milan, Barcelone, Real, Chelsea, on lui expliquait qu’ici c’était l’Olympique de Marseille, qu’il fallait être en bleu et blanc et puis c’est tout. Tu ne viens pas soutenir ton équipe avec un survêtement d’une autre équipe, même si tu es admirateur de cette équipe. Tu peux te promener dans la rue dans la semaine mais quand tu viens au stade, tu viens pour l’OM. Tu ne viens pas pour une autre équipe, aussi grande qu’elle soit. Donc on leur disait d’enlever la veste ou d'aller ailleurs, bouger de là. »

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La légende raconte même que les Dodgers chassent les porteurs de maillots étrangers avec plus de douceur que les Fanatics, qui eux n’hésitent pas à réserver aux « Footix » un accueil un peu plus musclé. « Ça nous a surpris surtout nous les anciens, enfin je me considère un peu comme ancien maintenant, avoue Cataldo. Jamais de la vie on aurait eu l’idée de faire offense à l’OM en venant en survêt d’une autre équipe, même si on adorait ces équipes. A l’époque c’était l’Ajax, le Milan… Jamais je ne serais venu avec un survêt de la Juventus ou du Milan AC dans le stade Vélodrome, jamais de la vie. Ça ne me serait pas venu à l’idée. Alors que maintenant les jeunes ils viennent, on dirait que c’est normal. Tu viens à Marseille, tu viens au stade, tu encourages ton équipe, tu es en bleu et blanc, les couleurs de la ville et du club. Dans le jargon, on appelle ça des Footix. Ce sont des gens, ils viennent au stade mais ils n’ont pas compris pourquoi ils sont là. On n’a pas besoin de gens comme ça. »

« Marseille est un peu la ville du survêtement »

Même l’Olympique de Marseille ne reste pas insensible à cette mode du maillot étranger. Samedi dernier, un supporter avec un survêtement de Chelsea participait à une animation consistant à envoyer un selfie une fois dans le stade. Le compte twitter officiel de l’OM a invité ce supporter à « passer en boutique » pour afficher une tunique du club, lors de son prochain passage au Vélodrome !

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Chez les supporters marseillais croisés avec un maillot autre que celui de l’OM, les excuses sont variées. Amour pour une autre équipe étrangère, ce qui n’altère pas leur passion pour l’OM, promettent-ils, maillots OM pas au goût du supporter… ou tout simplement phénomène de mode. Chez Nike, Puma ou Adidas, on appelle cela le « training wear ». Sortir avec un survêtement d’un club étranger, aux couleurs un peu tendance. Ce phénomène s’essouffle, mais garde quelques adeptes à Marseille, car « c’est un peu la ville du survêtement », plaisante-t-on chez un équipementier.

OM-PSG, un test grandeur nature

Aucune excuse n’est valable selon « Nono », rencontré dans une boutique d'Ultras situé au pied du Vélodrome. A l’entrée de l’établissement, deux maillots du PSG sur le paillasson, pour s’essuyer les pieds. A l’intérieur, que des maillots et produits dérivés de l’OM et un seul mot d’ordre, selon ce supporter des Winners qui donne un coup de main dans la boutique : « Les gars, si vous êtes fiers de l’OM et fiers de vos couleurs, un seul mot d’ordre : le bleu et le blanc ! »

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OM-PSG sera un test grandeur nature. L’immense majorité du stade sera aux couleurs du club phocéen. De l’avis de nombreux observateurs ou supporters de tous bords, le Vélodrome reste sûrement, en France, le stade où le supporter arbore avec le plus de fierté les couleurs de son club. Mais attention, ce dimanche soir, devant leur écran de télé ou leur ordinateur, les fans parisiens seront à l’affût du moindre écart de conduite… pour traquer « le footix marseillais », dernier jeu à la mode sur les réseaux sociaux.

Florent Germain