OM-Montpellier 5-4 : Les souvenirs de Coach Courbis

L'ancien entraîneur de Marseille et de Montpellier raconte ses souvenirs de OM-Montpellier 1999 (4-3) - -
La mi-temps
« On n’était pas en train de perdre, on était ridicule. Dans ces cas-là, tu ne penses plus au résultat, ni à la victoire. J’ai fait en sorte qu’on remporte la deuxième mi-temps. C’était la 3e journée de championnat. Il restait encore 35 matches. En sortant, je croise Michel Mézy et Louis Nicollin qui sortent, eux aussi, de leur vestiaire. Ils viennent vers moi pour me consoler, mais sans me chambrer. Et moi, ça m’énerve ! Alors je leur dis : « Pourquoi tu me consoles ? On va gagner 5 à 4 ! »
La deuxième mi-temps
« Un quart d’heure après la reprise, on est toujours mené 4-0. Là, je ne crois plus au miracle d’autant que Fugier manque une grosse occasion pour Montpellier. Ensuite, Florian Maurice « ouvre le score » (61e). Sur la deuxième mi-temps, on considérait que nous étions à 0-0. Après notre deuxième but, on a l’impression que c’est à nouveau possible. Les Montpelliérains sont fébriles. Certains sifflets sont remplacés par des applaudissements. Quand on revient à 4-3, ça ressemble plus à un miracle qu’à un exploit sportif. Il n’y a plus d’organisation. On joue avec trois défenseurs, un seul milieu de terrain… »
Le cas Dugarry
« J’aurais pu le faire entrer plus tôt (Duga est entré à la 61e minute et a marqué 2 buts). Mais ce que personne ne sait, c’est que je me suis accroché avec lui durant la préparation parce que justement, je ne le titularisais pas. Le soir du match, lui s’attend logiquement à entrer en deuxième mi-temps. Mais comme je suis têtu, je le fais entrer à l’heure de jeu. Je lui dis : « Je m’en fous que tu sois champion du monde, ce qui m’intéresse, c’est OM-Montpellier ! » Quand il entre, il me montre que j’ai eu tort de ne pas le faire entrer plus tôt. Mais je m’en fous ! Je dis bravo Duga. »
Epilogue
« Après le match, je ne sais même pas si on a fait le traditionnel « hip, hip hourra » tellement on était KO. Selon moi, c’est davantage Montpellier qui perd ce match plutôt que nous qui le gagnons. Après la rencontre, je dîne avec Robert Louis-Dreyfus, et je lui dis que ce match ne doit rien au hasard. Je lui annonce qu’on va être champion. Ce soir-là, j’aurais dû laisser ma superstition de côté. » C'est en effet Bordeaux qui sera sacré lors de la dernière seconde de la dernière journée devant... l'OM.