OM-OL : pourquoi ce sera spectaculaire

Parce que les deux attaques sont de feu
Les statistiques disent parfois plus que de longs discours. Avec 56 buts chacun en 28 journées (moyenne de 2 par match), l’OM et l’OL trônent ensemble au sommet du classement des meilleures attaques de L1. Une puissance de feu collective qui se retrouve chez les individualités. Meilleur buteur du championnat ? Le Lyonnais Alexandre Lacazette (23) devant le Marseillais André-Pierre Gignac (16). Meilleur passeur ? Le Phocéen Dimitry Payet (10) devant le Rhodanien Nabil Fekir (7). Le tout avec des défenses qui ont parfois montré leur capacité à craquer, surtout la marseillaise (22 buts encaissés pour l’OL, 31 pour l’OM). Au-delà des chiffres, le respect pour la force de frappe de l’adversaire se retrouve aussi dans les mots.
« L’efficacité et la qualité de la paire Lacazette-Fékir sont évidentes, explique Marcelo Bielsa, qui considère notre championnat comme celui où les jeunes talents sont les plus nombreux. Ils sont comparables aux meilleurs attaquants de Ligue 1, qui en a beaucoup. » Et son gardien, Steve Mandanda, de suivre le chemin tracé par le technicien argentin : « Ça va être difficile pour nous. Lacazette et Fékir arrivent à se trouver assez facilement dans les petits périmètres, ils sont très adroits et, techniquement, c’est très fort. Ils ont une belle complicité. On va avoir un peu de boulot mais ça va donner un bon match. D’autant que tout le monde est en confiance : l’OL vient de gagner 5-1 à Montpellier, nous 6-1 à Toulouse. »
Parce que les confrontations entre les deux sont souvent riches en buts
Les trois derniers Marseille-Lyon au Vélodrome en championnat ? Un 4-2 pour l’OM en mai 2014. Un 4-1 pour l’OL en novembre 2012. Et un nul 2-2 en février 2012. Ces dernières années, les rencontres entre les deux Olympiques ont souvent viré au grand spectacle. Sur les cinq dernières saisons, dont celle en cours et en incluant les Coupes, les 11 matches entre l’OM et l’OL ont donné un total de 33 buts, soit une moyenne de 3 par confrontation ! Une belle promesse pour dimanche. Et un feu d’artifice offensif qui a participé à renforcer la rivalité entre les deux. « Je n’aime pas Lyon, explique Hakim, abonné des Yankee qui a participé à l’élaboration d’un tifo spécial pour la rencontre. Quand l’OL a gagné son cinquième titre, ils ont commencé à faire les fanfarons : ‘cinq d’affilé, on est les premiers… Nous sommes le grand Olympique’. Pour moi, Lyon aujourd’hui est l’ennemi numéro 1 devant Paris. Il faut mieux voir Paris champion, comme ça tout le monde trouvera ça normal. »
Parce qu’ils ont tous les deux des choses à jouer
Victorieux de Bastia vendredi (3-0), Monaco est revenu à trois longueurs de l’OM et de la troisième marche du podium. Avec un match en moins. Pour éviter d’être trop mis sous pression, alors qu’ils doivent encore recevoir Paris et l’ASM (et se déplacer à Bordeaux), les Phocéens seraient donc bien inspirés de s’imposer face à Lyon. Un OL moins dans l’obligation de succès mais qui sait que la relative tranquillité de sa fin de parcours – après l’OM, les Gones n’auront plus que trois matches contre des membres actuels du top 10 : à Guingamp, contre Saint-Etienne et face à Bordeaux – ferait d’un succès au Vélodrome une étape essentielle dans la course au titre. « Il peut y avoir sept points d’écart entre les deux ou plus qu’un, rappelle Jean-Michel Aulas, le président lyonnais. Ce sera un virage. » Son entraîneur nuance sans nier la force du rendez-vous. « Une balle de match ? Pour Marseille, ça y ressemble grandement, ne serait-ce que pour le titre, précise Hubert Fournier. En tous cas, c’est un match important dans cette fin de saison. Un match nul serait intéressant. Ça maintiendrait Marseille à quatre points et derrière on n’aurait plus de confrontation avec Paris et Marseille. Ce serait un bon résultat. » Côté marseillais, la gravité du moment s’impose un peu plus. « Si on bat Lyon, on revient à un point de la tête et on peut jouer le titre, lance Michel Tonini, le responsable des Yankee. Le sprint final, c’est maintenant qu’il se gagne ou qu’il se perd. On va rencontrer Lyon à domicile, le ‘Qatar’ à domicile (le PSG, ndlr) et Monaco à domicile. Si l’on veut être champion, il faudra gagner ces trois matches. » Bielsa et ses hommes sont prévenus.
Parce que l’ambiance va être folle
Avec un OL leader et un Marseille troisième mais de plus en plus mis sous pression par Monaco, aucun doute, les travées du Vélodrome vont faire du bruit. Ambiance des grands soirs. « On a envie que ce soit un match chaud, à l’ancienne, tendu, qu’il y ait de l’envie, lance Michel Tonini. On sera prêt, on sera là, et si les joueurs le sont aussi, ça risque de faire un beau match. » Et Hakim d’appuyer : « Les gens attendent ce match avec impatience. C’est le premier grand match que l’on va avoir dans le stade tout neuf. Ça va être vraiment chaud bouillant. »