OM-PSG : Fernandez et Di Meco ouvrent les vannes

Di Meco-Fernandez - -
Messieurs, quelle est l’équipe qui a le plus à perdre ce dimanche soir entre l’OM et le PSG ?
Eric Di Meco : Pour moi, c’est le PSG qui a tout à perdre. Si Paris perd le Clasico, il pourra dire adieu à la Ligue des champions et ce sera un gros manque à gagner pour le club. Cela peut influencer le recrutement et l’avenir du club alors que Marseille dirait adieu au titre mais serait encore en course pour les trois premières places.
Luis Fernandez : Mais non, c’est Marseille qui a le plus à perdre... C’est le champion sortant et ce match est trop important pour la conquête du titre, objectif n°1 de Didier Deschamps. En plus, après la défaite à l’aller au Parc (2-1), Marseille ne peut pas se permettre pour ses supporters de perdre deux « classicos » dans la même saison.
Quels sont les joueurs qui peuvent faire la différence ?
LF : Côté marseillais, j’en vois deux. Valbuena, c’est l’homme des grands rendez-vous, un joueur capable de créer des brèches même si son équipe ne joue pas bien. Il ne se pose pas de questions et c’est essentiel dans ce genre de matches. Je vois bien un grand match de Loïc Rémy qui est de retour en forme. Il a été un des seuls joueurs de l’OM à se mettre en évidence à Old Trafford et a retrouvé le chemin des filets en L1. Pour le PSG, deux hommes me paraissent au-dessus : Néné et Hoarau. Guillaume Hoarau s’était distingué au match aller et il permettra au PSG de balancer sur lui si le club parisien est sous pression. Il est capable de marquer de la tête sur un coup de pied arrêté. Et puis Néné est capable comme Valbuena de briller et de gagner le match à lui tout seul. C’est un Brésilien et je sais ce que les Brésiliens sont capables de faire au Vélodrome…
EDM : Paris peut gagner seulement s’il peut compter sur un grand Néné. Je me souviens des Marseille-Monaco où Néné faisait souvent la misère aux défenseurs de l’OM. Côté Marseille, Rémy est en grande forme et c’est l’un des seuls attaquants en confiance. Avec Tiéné qui va lui laisser des espaces dans son couloir, il va se régaler. Et n’oublions pas les deux gardiens de but. Steve Mandanda voudra effacer son rendez-vous manqué avec Manchester United et peut être le héros du match. Au contraire Edel, très fragilisé ces derniers temps peut faire perdre son équipe…
Fernandez : « Je dis merci au jardinier du Vélodrome ! »
Quand vous étiez sur le terrain, quel était le joueur le plus « chaud-bouillant » lors de ces matchs ?
EDM : Mon pote Basile Boli ! Pour lui, ce match était très spécial puisqu’il venait de Romainville, en région parisienne. C’est un match qu’il ne voulait pas perdre. C’était tellement énorme pour lui de jouer face au PSG alors qu’il était ramasseur de balles au Parc quand il était minot… Sa hargne était impressionnante. Il a d’ailleurs marqué plusieurs fois, au Parc en 1991 et puis ce but de la tête dont tout le monde se souvient, le 29 mai 1993 au Vélodrome.
LF : Di Meco, il était pas mal ! (rires) Plus sérieusement, je crois que tout le monde est chaud-bouillant lors d’un OM-PSG. Après, il y a ceux qui intériorisent et ceux chez qui ça se voit plus. Mais personne ne peut rester indifférent face à la pression des supporters et des médias. Même le plus calme d’entre tous peut devenir chaud-bouillant le jour d’un « classico ».
Une anecdote liée à ces matchs ?
LF : Je me souviens d’un duel face à Marseille en 1/8e de finale de la Coupe de France en 1981-1982. A l’époque, la rivalité n’existait pas vraiment entre Paris et Marseille et la Coupe de France se jouait par matchs aller-retour. A l’aller, on joue au Vélodrome avec notamment chez nous un certain Raymond Domenech. L’OM était en D2 avec les « Minots » et voulait briller en Coupe. Le match se dispute dans l’ancien Stade-Vélodrome qui était plein à craquer. Le terrain était un peu cabossé et la rencontre très disputée jusqu’à la 78e minute. Je tente une frappe à ras de terre, le ballon rebondit sur une bosse et part dans la lucarne de Marc Levy (gardien de l’OM, ndlr) qui ne peut rien faire. On gagne 1 à 0 et lendemain à la Une de la presse était marqué : « Fernandez peut remercier le jardinier du Vélodrome ». Finalement, on gagne la première Coupe de France de l’histoire du club et le premier trophée. Alors encore aujourd’hui, je dis « merci le jardinier du Vélodrome » !
EDM : Je dirais mon premier « classico » en D1 au Vélodrome. C’était lors de la saison 1984-1985, on venait de remonter. Le coach de l’époque, Pierre Cahuzac, m’aligne ailier gauche avec face à moi Thierry Baconnier, l’arrière droit du PSG. Thierry était l’un de mes meilleurs amis d’enfance et je me retrouve à disputer mon premier « classico » avec mon pote au marquage ! Je m’en souviens comme si c’était hier…