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OM-PSG : les joueurs vont-ils faire grève ?

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Les principales composantes du football français ont appelé à la grève des joueurs pour la 10e journée de L1 afin de protester contre la réforme envisagée du conseil d'administration de la LFP.

Les présidents de clubs souhaitent que les statuts de la LFP soient modifiés pour obtenir la majorité des 25 voix au conseil d'administration. L'UNFP et l'UNECATEF (syndicat des entraîneurs) s’opposent à leur volonté. Selon eux, une telle modification doit obtenir l'aval de la Fédération (FFF) et du secrétariat d'Etat aux Sports. Les dirigeants de clubs sont pour l'instant 12, soit huit présidents de L1, trois de L2 et le président de l'UCPF (syndicat des présidents de clubs), Jean-Pierre Louvel (Le Havre).

Ils voudraient gagner deux sièges de plus (pour un président de L1 et un de L2) au détriment de trois des cinq indépendants (le président de la LFP est issu du collège des indépendants). Du coup, l’appel à la grève, qui était déjà dans l’air depuis un petit moment déjà, a été officialisé. Cette dernière aura lieu lors de la 10e journée de L1, à savoir les 24, 25 et 26 octobre prochains... avec au programme un certain OM-PSG qui pourrait bien servir d'outil de chantage dans les négociations.

« L'heure est grave »

La réaction de Philippe Piat, président de l’UNFP : « Forcément, ce sont les représentants des familles qui sont au fait des problèmes et qui les connaissent par cœur qui ont estimé qu’il y avait un risque très important sur l’ensemble du football professionnel. Fort de ce qui s’est passé en 1972, il n’y a pas de raison que les joueurs ne suivent pas le mouvement. S’ils nous font confiance, c’est qu’ils savent que l’on ne galvaude jamais la grève. Cela fait 36 ans que cela n’a pas été fait… Si elle est faite aujourd’hui, c’est que l’heure est grave… Il ne devrait pas y avoir de problèmes pour aller au bout. »

Pierre Repellini, le président de l’UNECATEF (le syndicat des entraîneurs), est solidaire car il ne veut pas laisser le football professionnel aux mains des présidents de club : « Dans l’intérêt général du football, on a estimé qu’il fallait faire une grève. Nous ne voulons pas que le football professionnel soit la panacée d’un seul syndicat comme l’UCPF ! »

Délégué UNFP dans le vestiaire de Metz, le milieu défensif Julien Cardy, partage cette opinion : « Tout le monde doit avoir son mot à dire si des lois sont votées. Et ce ne sera plus le cas si les dirigeants arrivent à ce qu’ils souhaitent, c’est-à-dire avoir une majorité au sein du conseil d’administration. »

Le latéral gauche de Nancy Frédéric Biancalani, lui aussi délégué UNFP, espère pour sa part éviter la grève : « J’espère qu’on trouvera un terrain d’entente avant la fin du mois. La grève ne sera que le dernier recours. »

« Une réaction disproportionnée »

La réaction d'Henri Legarda, président du Mans : « C’est une réaction disproportionnée. Je pense que les joueurs, avec qui j’ai parlé aujourd’hui, ont compris que les décisions les concernant se prenaient au sein des clubs ou des commissions paritaires, mais en aucun cas dans le conseil d’administration de la Ligue. Ce CA n’est habilité qu’à prendre des décisions sur les contrats des joueurs. Pour moi, c’est une réaction disproportionnée et tout le monde devra revenir à une attitude beaucoup plus réaliste. »

Enfin, l’entraîneur du PSG, Paul Le Guen, ne sent pas du tout concerné par cette grève, malgré le très attendu OM-PSG programmé ce week-end là : « Je ne suis plus joueur. Je ne connais ni le problème, ni les raisons, je n’ai rien lu sur le sujet. J’ai laissé les gens de l’UNFP parler aux joueurs, mais très honnêtement, je ne connais pas le sujet. Si les joueurs veulent bien jouer, je serai entraîneur. J’aimerais bien pouvoir exercer mon métier, mais je n’ai aucun pouvoir de toute façon : la grève est un droit. Quand je ne connais pas, je ne parle pas. »

La rédaction