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OM : Quiniou juge les neuf actions polémiques de la saison

Dimitri Payet et Benoît Bastien

Dimitri Payet et Benoît Bastien - AFP

Deux actions bordelaises non sanctionnées par l’arbitre Bartolomeu Varela ont peut-être coûté un voire plusieurs points aux Marseillais, défaits dimanche à Chaban-Delmas (1-0). L’ancien arbitre international et consultant RMC Sport, Joël Quiniou, livre son jugement sur les neuf actions majeures qui ont suscité la colère des Phocéens cette saison. Et leur ont coûté quelques précieux points.

OL-OM : 1-0 (11e journée)

1. L’action en question : A la 27e minute de jeu, à la récupération d’un centre de Dimitri Payet, Florian Thauvin tombe dans la surface lyonnaise, au contact de défenseur rhodanien, Henri Bedimo.

L’analyse de Quiniou : « L’arbitre a pris la bonne décision. Il n’y a pas une décision délibérée d’enrayer l’action du Marseillais. Le football est un sport de contact. Celui-ci est dans la limite de la règle. »

Le verdict : NON, l’OM n’a pas été « volé ». Lionel Jaffredo a eu raison, pas de conséquence sur la suite du match.

2. L’action en question : A la 77e minute de jeu, Florian Thauvin est victime d’une obstruction de Samuel Umtiti, dans la surface d’Anthony Lopes.

L’analyse de Quiniou : « Umtiti se désintéresse du ballon pour couper la trajectoire du Marseillais. Il l’empêche de poursuivre son action. Il y avait donc penalty sur cette action. »

Le verdict : OUI, les hommes de Marcelo Bielsa auraient pu bénéficier d’un penalty, synonyme d’une belle opportunité d’égalisation.

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PSG-OM : 2-0 (13e journée)

3. L’action en question : A la 78e minute, alors que le PSG mène un but à zéro, Yohan Cabaye tombe au contact de Giannelli Imbula. Clément Turpin exclut le milieu de terrain de l’OM.

L’analyse de Quiniou : « Il y a une chute spectaculaire de Cabaye mais Imbula ne l’a pas touché sur ce tacle. Clément Turpin avait d’ailleurs reconnu son erreur et adressé un rapport à la commission de discipline qui avait annulé le carton. »

Le verdict : OUI, l’arbitre s’est trompé et l’OM aurait pu tenter d’arracher le nul à 11 contre 11.

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ASSE-OM : 2-2 (26e journée)

4. L’action en question : A la 90e minute de jeu, Kévin Théophile-Catherine dévie un centre de Franck Tabanou après avoir heurté Romain Alessandrini. Cinq secondes plus tard, Mevlut Erding permet à Saint-Etienne d’accrocher le nul.

L’analyse de Quiniou : « Il y a une charge aérienne du genou de Théophile-Catherine dans le dos de son vis-à-vis, qui ne peut jouer à armes égales. Il pouvait y avoir coup-franc en faveur de l’OM. »

Le verdict : OUI, l’OM méritait un pénalty. L’action n’aurait pas dû se poursuivre et l’OM aurait pu s’offrir les trois points.

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OM-OL : 0-0 (29e journée)

5. L’action en question : A la 83e minute de jeu, Anthony Lopes repousse une tête de Rod Fanni mais le ballon finit par franchir la ligne sous la pression de Lucas Ocampos. Ni faute, ni but selon l’arbitre Benoît Bastien.

L’analyse de Quiniou : « En utilisant la goal-line technology, on s’aperçoit que le ballon a entièrement franchi la ligne. Il y avait but même si le contact d’Ocampos sur Lopes est limite. Il y a un excès d’engagement qui aurait aussi pu être sanctionné par l’arbitre.

Le verdict : OUI, il y avait bien but. Si l’arbitre considère qu’il n’y a pas faute de l’Argentin, Marseille aurait pu ouvrir le score et espérer emporter les trois points.

6. L’action en question : Deux minutes plus tard, Jérémy Morel tacle Maxime Gonalons, en retard et les deux pieds décollés du sol. Le défenseur est expulsé.

L’analyse de Quiniou : « Morel arrive de côté. Son tacle est mal maitrisé. Je pense qu’il n’a pas évacué son sentiment de frustration. Il cherche à jouer le ballon mais le geste reste dangereux. La sanction est logique. »

Le verdict : NON, l’arbitre n’a pas commis d’erreur.

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OM-PSG : 2-3 (31e journée)

7. L’action en question : A la 56e minute de jeu, alors que l’OM est mené 2-3 par le PSG, le ballon vient heurter la main de Marquinhos dans la surface de réparation du club de la capitale et devant les yeux de Rudy Buquet, qui ne bronche pas.

L’analyse de Quiniou : « Il faut seulement sanctionner les mains intentionnelles. Le ballon va toucher la cuisse de Marquinhos avant d’atterrir sur le bras. En aucun cas l’action est délibérée. La décision de l’arbitre est la bonne. »

Le verdict : NON, pas d’erreur de l’arbitre, ni de conséquence sur le résultat final.

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Bordeaux-OM : 1-0 (32e journée)

8. L’action en question : Juste avant la pause, Nicolas Palois, dernier défenseur, bouscule Romain Alessandrini qui file en direction du but de Cédric Carrasso. L’arbitre Bartolomeu Varela ne siffle rien.

L’analyse de Quiniou : « Alessandrini a pris le dessus sur Palois, c’est clair. Palois vient le déséquilibrer. Il le prend au niveau de la cuisse. Ce geste était sanctionnable d’un penalty et même d’un carton rouge, puisqu’il anéantit une occasion nette de but. »

Le verdict : OUI, Marseille méritait un penalty en sa faveur.

9. L’action en question : A la 53e minute de jeu, dans la surface de réparation, Cédric Yambéré détourne le cuir de la main, après une tête d’André-Pierre Gignac.

L'analyse de Quiniou : « Il n’y a pas d’intention puisqu’il a le dos tourné au ballon. Cependant sur ce genre d’action, il ne faut pas jouer avec le feu. Quand on lève le bras comme ça, on n’est pas forcément dans une position naturelle. Il faut être très vigilant car la notion de main intentionnelle reste floue et souvent sujette à interprétations. Dans le doute, je donne raison à l’arbitre. Mais c’est très limite. »

Le verdict : NON, il n’y avait pas penalty. Cette action ne devait donc pas à interférer dans le résultat final.

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La conclusion de Quiniou :

« Chaque club, lorsqu’il analyse ces rencontres-là, peut se dire que telle ou telle action aurait pu être sanctionnée. L’arbitrage n’est pas une science exacte. On en parle d’autant plus ici, car il s’agit de l’OM, un club médiatique. Mais ces problèmes d’appréciation sont les mêmes pour l’ensemble des clubs de première division. Il ne faut tomber dans une paranoïa. Il n’y a pas de sentiment anti-Marseillais de la part des arbitres. Il y a peut-être un concours de circonstances. Il faut laisser les arbitres diriger. Leur faire confiance. »

la rédaction avec MBo