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"On ne peut pas s’entraîner comme ça", quand Sage a convoqué Lacazette et Caqueret dès sa première séance

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Invité de l’After Foot sur RMC mardi, Pierre Sage, entraîneur de l’OL, dévoile la méthode mise en place au moment de sa prise de fonction en décembre 2023. Il avait notamment certains cadres pour déplorer la faible intensité des entraînements.

Sous ses ordres, l’OL est passé de relégable à européen. En cinq mois, Pierre Sage a opéré un redressement spectaculaire de l’équipe après sa prise de fonction en décembre 2023 comme intérimaire pour remplacer Fabio Grosso. Invité de l’After Foot mardi, il a expliqué sa méthode pour remobiliser le groupe.

"Il n’y avait rien, aucune intensité, aucune rigueur"

"J’ai prôné la médecine douce, joué sur les quelques leviers au départ, de manière à redonner de la confiance et de la stabilité à l’effectif dans l’enchainement des matchs, ça veut dire aligner le même onze trois fois de suite, quand on gagne nos trois premiers matchs", explique-t-il. "Les joueurs ont besoin de repères d’habitude collective pour créer des bonnes conditions quitte à abandonner peut-être les premiers matchs en se disant qu’il y aura des effets positifs au bout d’un certain temps et c’est à ce moment-là qu’il faut être capable de garder la tête froide et le cap."

Il explique avoir impliqué les leaders dans son approche. "Pour être assez clair, vu que je n’avais aucun argument en termes de références, j’ai essayé de créer mes propres références avec la manière d’entraîner, la simplicité dans la relation, un maximum de proximité, des valeurs qui fédèrent plutôt que celles qui éloignent. Faire en sorte que la passe soit un élément central de notre entrainement, et le fait de toucher le ballon soit un élément central, que le plaisir soit omniprésent, de faire en sorte que les joueurs aient envie dans un premier temps de s’entrainer avec l’idée de préparer des matchs pour les gagner, qu’on arrive à mieux jouer, à avoir des résultats et que ça nous amène à un cercle vertueux qui se met en place."

Il s’est alors échiné à mobiliser les cadres du vestiaire. "L’idée c’est de se servir de ceux qui sont regardés par les autres", reprend-il. "Quand certains joueurs rentrent dans le vestiaire, la dynamique du vestiaire change, tout le monde les observe, chacune de leurs actions - qu’elles soient positives ou négatives, non verbales ou qu’il y ait une prise de parole - impactent la température du vestiaire. Ça a été important que ces joueurs soient sensibilisés les premiers. A l’issue de la première séance, je convoque Maxence Caqueret et Alexandre Lacazette et je leur dis: ‘les gars, on ne peut pas s’entraîner comme ça, c’est impossible’."

"Il n’y avait rien, il n’y avait aucune intensité, aucune rigueur dans le fait de réussir les choses", explique-t-il. "Simplement une émotion plutôt négative qui prend rapidement de la place plutôt qu’une endurance à être performant dans le temps. Dans tous les cas, je me doutais que je n’allais pas résoudre ce problème en cinq semaines puisqu’on était à cinq semaines de la trêve hivernale. Je savais dans un premier temps qu’il fallait réunir des conditions pour avoir un groupe en confiance capable d’enchainer avec les mêmes joueurs pour que les performances arrivent. Par contre, à partir du moment où la trêve hivernale a été finie et que me fonctions ce sont confirmées, j’ai travaillé sur l’entrainabilité de l’équipe en faisant en sorte que l’intensité devienne l’élément central de notre système d’entraînement."

NC