Papin : « C’est bien parti pour l’OM »

L'ancien avant-centre international, quadruple champion de France avec l'OM, croit à la fin de la disette marseillaise. - -
Jean-Pierre Papin, l’OM va-t-il enfin retrouver les sommets ?
Oui, c’est bien parti. A moins d’un cataclysme, je ne vois pas comment l’OM pourrait perdre ce titre de champion de France. Les supporters attendent ce titre depuis dix-huit ans. Au début de saison, quand j’avais vu l’équipe, j’avais dit que c’était l’une des plus belles que je n’avais jamais vu en France. L’OM a mûri au fil de la saison. On sent qu’il y a une équipe, une âme et que personne ne peut les « emmerder ».
Vous attendiez-vous à une disette aussi longue ?
Il y a des cycles. Il y a peut-être aussi eu des erreurs mais tout le monde les a rattrapés. Tout s’est construit autour de Robert Louis-Dreyfus. Il a tout construit, il y a même peut-être mis sa vie. Je suis triste qu’il ne soit pas là pour voir ce qui est advenu de son OM. Sa femme a tout compris aussi. Elle est là à chaque match à l’OM. Elle a compris que l’OM était un club particulier. La fête de la victoire en Coupe de la Ligue ne sera rien comparée à celle du titre.
Qu’est-ce qui cloche à Bordeaux ?
Il y a les spirales positives où tout tourne en ta faveur et l’effet inverse : tu perds la finale contre Marseille, le quart de finale de Ligue des champions. Là tu n’y es plus ou en tout cas un peu moins et c’est la spirale négative. Dans ce cas, c’est très dur d’en sortir.
Les Girondins pourront-ils conserver leur titre ?
C’est presque fini même s’il reste un match en retard contre Valenciennes. Maintenant Bordeaux doit essayer d’accrocher une qualification en Ligue des champions.
Comment jugez-vous la demi-finale de Ligue des champions entre le Bayern Munich et Lyon ?
Il y a une grande vérité dans les deux matches face à Manchester United. Même mené 3-0 à l’extérieur, le Bayern a continué à produire du jeu. Il ne faudra pas sous-estimer les Allemands. Mais le collectif lyonnais a la possibilité de perturber cette équipe. C’est aussi un avantage important de disputer le retour à Lyon. C’est peut-être l’année des Français ! Ça ne sera pas facile, mais moi j’y crois.
Êtes-vous surpris par la présence du Bayern Munich en demi-finale de la Ligue des champions ?
Surpris oui. Quand on a vu leur entame de saison, on pouvait se poser beaucoup de questions. On a vu ce Bayern très en difficulté face à Bordeaux en phase de poule. Mais j’ai surtout vu un club qui a soutenu son entraîneur (Louis Van Gaal ndlr), qui lui a donné les coudées franches... Quand les blessés sont revenus à leur niveau, l’équipe est montée en puissance. Depuis le retour contre Bordeaux, l’équipe n’a pratiquement pas perdu.
Quelle est la force de cette équipe ?
C’est une équipe où il y a des éléments clefs à des postes importants. C’est costaud partout. Il y a Ribéry, Robben, Klose, que des internationaux. Bref, c’est une grande équipe européenne. La seule faiblesse, c’est le gardien de but.
Que représente ce club en Allemagne ?
En Allemagne, le Bayern c’est l’OM en France. C’est la même ferveur, la même passion autour et dans la ville. C’est un club qui sort de l’ordinaire, qui est très populaire. Le merchandising représente 30% ou 40% des recettes de la saison. Tous les anciens grands joueurs occupent des postes clefs du club. Chacun connaît son boulot et tout le monde travaille en harmonie. C’est un peu similaire au Milan AC.
Le Bayern compte quatre Ligue des champions, une Coupe des Coupes et une Coupe de l’UEFA. Pour vous, c’est un grand d’Europe ?
Oui, au même titre que le Real, le Milan ou Manchester United. Le Bayern est un pilier européen et sa chance, c’est sa permanence à ce niveau.