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Paris a les nerfs à vif

Ménez-Nene

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Alors qu’il clame à qui veut l’entendre qu’il n’a pas la pression, le PSG est sujet en interne à de grosses tensions. Retour sur une semaine agitée en coulisses, dans laquelle Nene s’est encore illustré.

Il y a le ou les discours de façade. Celui de Leonardo d’abord. « Non, on n’a pas de doutes. C’est une saison très longue. On a fait des mauvais résultats les dernières journées et on est encore là.» Celui de Javier Pastore ensuite. « On n’est pas dans une situation difficile. Nous sommes toujours dans le haut du classement et on va continuer ainsi. » La méthode Coué. Ou le refus d’admettre ce qui est pourtant irréfutable. A huit journées de la fin du championnat, Paris est en train de perdre ses nerfs, en même temps que son football. Le PSG n’a déploré pourtant aucun expulsé samedi soir à Nancy. Mais il a signé un quatrième match sans victoire, disputé encore une période, la première, sans saveur, et s’est même distingué par une bouderie de son meilleur joueur, Nene, cantonné au banc de Marcel-Picot. Un incident qui clôt finalement une semaine bien agitée pour les Rouge et Bleu.

Le début des tensions a commencé dimanche dernier, à la mi-temps de PSG-Bordeaux (1-1). Face à ses joueurs, Carlo Ancelotti hausse le ton et leur demande d’élever leur niveau de jeu. Selon nos informations, deux joueurs s’invectivent au sujet d’un ballon qui n’aurait pas été donné dans le bon tempo. A l’issue de la rencontre, rebelote. Ancelotti en remet une couche, plus énervé cette fois. Le technicien italien donne alors le ton de la semaine. L’entraînement suivant le nul contre Bordeaux est à huis clos et à couteaux tirés. « J’ai senti que les contacts étaient plus virils, que les échanges étaient plus virulents » raconte sous couvert d’anonymat un joueur parisien. Ancelotti s’adresse à son groupe, relayé plus tard par Leonardo. Le ton est cette fois plus posé. Mais le message est on ne peut plus clair et strict. «Il faut resserrer les liens, soyez sérieux. Il ne faut surtout pas craquer face à la pression. Nous arrivons à un moment où la pression va être à son apogée, il ne faudra rien lâcher. »

Ancelotti-Nene, ça se complique

Ne pas se disperser non plus, ce qu’ont pourtant fait Gameiro et Sissoko en milieu de semaine, le premier reprochant à tous le peu de ballons qu’il reçoit. « Nous allons jouer huit finales et nous devons faire face à la pression. Nous devons répondre présent. J’ai peur que certains joueurs craquent face à cette pression, c’est ma plus grosse crainte, il faut aller chercher le titre et ne pas penser aux petits soucis du quotidien », confie un autre Rouge et Bleu.

Reste l’incident Nene. Sur le banc à Nancy et pas en tribunes comme Alex ou Thiago Motta, le Brésilien a renoué avec une vieille habitude chez lui : la bouderie. Vexé de ne pas démarrer la rencontre, l’ancien Monégasque a multiplié les signes d’énervement, claquant la porte du vestiaire devant Ancelotti. Les deux hommes ne s’adresseront pas la parole dans le bus du retour, le Brésilien faisant toute le trajet son casque audio sur le crâne. Atmosphère lourde et résultats décevants, la fin de saison de Paris pourrait s’annoncer bien moins riche que prévue.

Alix Dulac avec Mohamed Bouhafsi