Paris doit-il tout faire pour retenir Ancelotti ?

Avec sa victoire sur Nice (3-0), le PSG a fait un pas de plus vers son probable titre de champion de France. De quoi valider, un an et demi après son arrivée, le choix du technicien italien, aujourd’hui dans le viseur du Real. Mais s’il veut continuer à grandir, Paris peut-il se permettre de perdre Carlo ?

A l’automne, petite crise sportive aidant, il pouvait presque sentir son banc se muer en siège éjectable. Au printemps, titre quasi dans la musette et beau parcours en Ligue des champions dans le rétro, il pourrait presque imposer toutes ses conditions pour rester. Pour Carlo Ancelotti, qui préfère pour l’instant éluder la question, les prochaines semaines pourraient tourner au doux casse-tête des gens qui ont le choix. D’un côté, les dirigeants qataris le voient comme l’homme de la situation pour le futur à Paris, où Zlatan Ibrahimovic a conditionné son avenir à celui du technicien. De l’autre, les appels de pied de grands clubs se multiplient.

Dont l’intérêt d’un certain Real Madrid, où le président Florentino Perez en aurait fait sa priorité pour remplacer un José Mourinho sur le départ. Rester à Paris ? Se laisser séduire par les sirènes madrilènes ? Voire par de possibles sérénades signées AS Rome, Inter Milan, Liverpool ou même Manchester City ? En position de force pour négocier son avenir, Ancelotti jouit de la possibilité, rare, d’avoir les cartes en main. Alors ? Paris doit-il tout faire pour retenir son coach ?

Pour Luis Fernandez, membre de la Dream Team RMC Sport, il n’y a pas débat. « Oui, oui, oui ! Il faut le garder, claironne l’ancien entraîneur parisien. Il a les résultats, l’expérience. Et puis, on ne va pas changer tous les ans… Quand on se lance dans un tel projet, on ne fait pas venir Ancelotti pour un an mais pour deux, trois ou quatre car c’est un homme d’expérience, qui rassemble autour de sa personne. Il a un poids sur ses joueurs. C’est un homme qu’il faut laisser travailler. »

Fernandez : « Carlo a le style pour entraîner le Real »

Ami de Carlo qu’il a côtoyé à Chelsea, Christophe Lollichon opte pour la même solution. « Je serais partisan de lui laisser encore les clés pendant un certain temps pour qu’il continue de poser sa patte sur le PSG, explique l’entraîneur des gardiens des Blues. Il a dit qu’il se sentait bien à Paris et qu’il désirait y rester. Maintenant, quel entraîneur ne souhaiterait pas vivre une expérience au Real ? Mais Carlo est peut-être aussi à la recherche de stabilité. Et si on continue à le laisser travailler à Paris, il va pouvoir la trouver. J’ai l’impression qu’il a le sentiment de ne pas être arrivé au bout de l’expérience. Mais ça reste fragile. Peut-être sent-il, de l’intérieur, qu’il est préférable d’aller tenter une autre expérience… J’ai tout de même l’impression qu’il va rester. C’est quelqu’un de fidèle et je ne pense pas qu’il fasse le forcing pour essayer d’être un des candidats au Real. Mais s’il y a une proposition claire, il peut y être sensible. »

D’autant que l’Italien, qui a eu les honneurs de la Une du quotidien pro-Real Marca, arbore le profil idéal. « C’est un homme qui a de très hautes valeurs humaines, raconte Lollichon. Pour gérer des ego importants, il sait faire retrouver au groupe des éléments de base de la vie de tous les jours en commun. Il cherche l’harmonie. Carlo est le type d’entraîneur qui peut aller au Real et y connaître la réussite. » Et Luis Fernandez d’appuyer : « Qui a le profil pour gérer les stars du Real ? Quelqu’un dans le style de Carlo. Il arrive à unifier un groupe, à le tenir, à en tirer le maximum. Carlo est quelqu’un qui rassure. On sent l’expérience. C’est un winner. Et on aime ça dans les grands clubs. »

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Alexandre Herbinet avec MBo et Luis Attaque