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Paris, l’as du suspense

Kevin Gameiro

Kevin Gameiro - -

Après Lyon (4-4), le PSG s’est offert une nouvelle soirée pleine d’émotions à Dijon (2-1). Réduit à dix, le club de la capitale a pu compter sur son banc et son mental pour renverser la vapeur. Une fois encore.

« Allez, arrête. Dis-leur que tu n’as pas fait exprès, c’est tout ! ». Petit coup au passage dans les côtes de Siaka Tiéné. Kevin Gameiro est hilare. Heureux et soulagé. Tout comme son partenaire ivoirien, l’international français laisse éclater sa joie devant les caméras. Lui, plutôt habitué au banc de touche comme l’ancien Valenciennois depuis l’arrivée de Maxwell, ont été les deux héros de la soirée du PSG. Leurs deux buts seront peut-être décisifs à l’heure du bilan final. Ils ont au moins permis au club de la capitale de sortir indemne d’un match rendu piégeux après l’expulsion en première période de Momo Sissoko.

Car avant l’explosion de joie, les chants et les cris dans les vestiaires du stade Gaston-Gérard et les félicitations de Carlo Ancelotti et de son adjoint Giovanni Mauri, Paris a grimacé. Pas durant l’entame de match, où le PSG assoit assez rapidement sa maîtrise tactique. Thiago Motta suspendu, Blaise Matuidi fait la paire avec Momo Sissoko. Le duo ratisse, colmate. Devant, Pastore et Ménez combinent. Le premier bute sur Reynet (12e), le deuxième manque le cadre sur une belle volée du droit (24e). Rien ne laisse alors présager une fin d’après-midi compliquée pour les Rouge et Bleu, si ce n’est une belle reprise de Corgnet bien repoussée par Sirigu (33e). Rien, jusqu’à la 41e minute.

Septième but dans le temps additionnel

Sissoko allonge ses grands compas devant Bautheac, prend le ballon certes mais emporte un peu du Dijonnais dans sa course. Philippe Malige voit rouge direct, au grand désarroi du camp parisien. Et les forces en présence se rééquilibrent. Si Tiéné, monté aux avant-postes, est bien là pour reprendre un centre en retrait d’Hoarau, Paris, à dix, peine à gérer son match. Moins sereins, le PSG sont trahis par leur péché mignon : les coups de pied arrêtés, laissant Paulle reprendre seul au second poteau un corner de Kakuta. Colère d’Ancelotti, qui peine à maîtriser ses nerfs, relance hasardeuse de Ceara dans l’axe… Paris doute. Mais depuis son nul spectaculaire à Lyon (4-4), ce club s’est forgé une âme. « Même à dix, on sentait qu'on pouvait gagner, raconte Jérémy Ménez, essentiel sur le contre meurtrier de son équipe. C'est notre état d'esprit qui a fait la différence. »

Un état d’esprit symbolisé par Gameiro, sans états d’âme et réaliste sur son seul ballon exploitable. « C’est dans la tête, lâchait le buteur au micro de Foot+. C’est le mental. » Un mental qui a encore permis au PSG de marquer son septième but dans le temps additionnel – record de la saison ! « On voit qu’on n’a pas que des individualités, lance Blaise Matuidi. On a une équipe aujourd’hui et c’est ce qui ressort. » Comme aussi, match après match, un profil de champion.

A..D avec L.D