Paris, la prise de tête

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Un casse-tête sportif
Les dirigeants parisiens rêvaient d’inscrire Carlo Ancelotti dans le projet à long terme qu’ils souhaitent développer à Paris. Lâcher les noms de José Mourinho ou Arsène Wenger pendant l’hiver n’était sans doute pas la meilleure manière d’installer l’entraîneur italien dans ses prérogatives. Sauf qu’avec le refus de ces deux entraîneurs, et alors qu’Ancelotti a officiellement émis le souhait de partir, la direction parisienne se voit privée de ses deux choix préférentiels. Soucieuse d’attirer un entraîneur de renom, elle doit quand même composer et piocher dans des « seconds choix ».
Les noms de Rafael Benitez, Roberto Mancini ou encore Fabio Capello circulent avec insistance. Mais là aussi, plusieurs problèmes. Le premier est en contacts très avancés avec Naples qui en a fait sa priorité, le second aura du mal à travailler avec Leonardo (voir ci-dessous) et le troisième est toujours sous contrat avec la Russie et dispose d’une clause libératoire de 3M€. Dernière option, Walter Mazzari, pas insensible au projet parisien et qui jouit d’une bonne réputation après avoir mené Naples sur le devant de la scène.
Un casse-tête humain
Même si le PSG parvenait à attirer un de ces trois entraîneurs, il faudrait ensuite faire avec Leonardo, omniprésent et toujours dans les petits papiers des dirigeants qataris. Dans tous les cas, le directeur sportif du PSG privilégie les pistes italiennes en raison de l’accent italien du vestiaire. « De temps en temps, j’ai beaucoup tiré sur la corde. J’ai été agressif. Je crois qu’on avait besoin d’un peu de tension pour arriver à gagner ce championnat », glissait Leonardo dimanche sur RMC Sport. Carlo Ancelotti ne goûtait que très peu à cette tension. Pas sûr que Roberto Mancini adhère à la méthode.
« Au niveau des relations de travail, Leo et Mancini ne formeraient pas un bon duo. Roberto est quelqu’un qui aime avoir tous les pouvoirs. Avoir Leo au-dessus serait difficile pour lui… », murmure-t-on dans l’entourage de Mancini. La cohabitation serait plus facile avec Benitez, un « entraîneur qui ne fait pas de vagues et a des bonnes relations avec tous », ou même avec Capello, qui connait bien Leonardo pour l’avoir entraîné à Milan en 1997.
Un casse-tête en termes d’image
La direction du PSG a vécu une semaine particulièrement compliquée débutée avec les incidents du Trocadéro survenus lundi. Puis, c’est sur la scène sportive que son image s’est écornée. Avec Leonardo en maître d’œuvre, les dirigeants de QSI ont toujours semblé maitriser la situation. Au point de mettre la tête de Carlo Ancelotti en sursis le 4 décembre dernier, jours de victoire contre Porto (2-1). Ces mêmes dirigeants récoltent désormais les fruits de cette gestion hasardeuse, voire conflictuelle. A l’époque, l’entraîneur italien, bien que se sachant en danger, a fait le dos rond. Sans avoir un mot plus haut que l’autre.
Aujourd’hui, il leur en fait payer le prix fort. Bien que solidement armés financièrement, les patrons qataris n’ont pas encore décrypté tous les rouages nécessaires au bon fonctionnement d’un club de très haut niveau. Et pour se rattraper aux branches, Leonardo brandit aujourd’hui la carte contractuelle : « Le moyen de le retenir, c’est qu’il a un contrat d’une année, déclarait dimanche le manager. C’est un contrat automatique, obligatoire pour les deux parties. Depuis qu’on est qualifié pour la prochaine Ligue des champions, le contrat est valable comme un contrat normal. » Pas sûr que cela suffise.
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