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Paris redescend sur terre

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Quatre jours après s’être offert le scalp de l’OM, le PSG s’est incliné à domicile devant Toulouse (0-1). De leur côté, les Marseillais arrachent le match nul à Nantes (1-1). Lyon l’emporte à Sochaux (0-2).

Après la fête, la joie, les cris et le plébiscite des médias, place à la grisaille du côté du Parc des Princes. Paris n’a pas bonifié son superbe succès acquis dimanche dernier face à l’OM. Les joueurs de la capitale, pourtant auteurs d’une bonne première période, ont semblé manquer de fraîcheur, et de créativité également face à une formation toulousaine bien regroupée. Les protégés d’Alain Casanova ont su faire le dos rond, notamment en première période, le moment du match où les velléités offensives parisiennes se sont faites les plus pressantes. Mais pour ne pas avoir su attraper le cadre adverse (Rothen, 10e, Luyindula, 21e), le PSG s’est mis tout seul dans une drôle de situation.

Retour à l’ordinaire pour Paris

De dominateur certain lors du premier acte de la partie, le club de la capitale s’est petit à petit mué en acteur passif, la faute à un adversaire de plus en plus entreprenant au fil des minutes. L’entrée de Giuly à la place de Pancrate blessé (15e) n’a rien changé. Guillaume Hoarau, si bon face à l’OM, a perdu un peu de sa superbe, démontrant au passage à certains médias qu’il avait encore du chemin à faire avant de mériter le chapelet de louanges qu’il a reçues ces derniers jours. Le grand attaquant du PSG a raté presque tout ce qu’il a entrepris (contrôles, remises), le tout… sous les yeux d’une guest star d’exception en la personne de Raymond Domenech.

Le sélectionneur des Bleus, qui n’a jamais caché son intérêt pour l’ancien Havrais, était aux premières loges pour voir un de ses ex-protégés prendre l’eau sur une action toulousaine. En effet, Makelele, avec la complicité de Camara, passait complètement à travers sur une balle en profondeur des Violets, permettant à Gignac de briller. Mais ce dernier manque la mire (55e). Partie remise pour le Monsieur Plus du TFC et sa formation. Si Dédé n’a pas marqué, laissant le soin à Camara de tromper lui-même Landreau (65e, 0-1), l’ancien goleador de Lorient a fait trembler le Parc et probablement séduit Domenech, tant par ses prises de balle que par ses initiatives offensives. Mercredi soir, il a éteint presque à lui seul une enceinte parisienne pourtant prête à vibrer… Les héros du Vélodrome sont revenus sur terre.

L’OM serre le point

Marseille a eu chaud. Très chaud. Le club phocéen a bien cru vivre une nouvelle soirée de cauchemar, cette fois sur la pelouse de Nantes. Les Olympiens, largement dominateurs sur le pré canari, ont longtemps buté dans le dernier geste, soit par précipitation, soit par manque de réalisme. Mais les protégés d’Eric Gerets ont su revenir, au mental, au forceps, des qualités qui leur avaient manqué cruellement quatre jours plus tôt au Vélodrome face à leur meilleur ennemi, le PSG.

Sonné par un but somptueux de Maréval, ce dernier avouant même à la pause « avoir frappé pour voir » (1-0, 44e), l’OM aurait pu sombrer. D’autant que quelques minutes plus tard, Steve Mandanda allait quitter prématurément ses partenaires, blessé lors d’une intervention au-devant de Bekamenga, un geste qui aurait d’ailleurs pu accoucher d’un penalty en faveur des Jaunes. Mais, à l’image d’un Baky Koné pas toujours à la fête dans les rangs marseillais, la troupe de Gerets s’est accrochée. Et c’est d’une frappe rageuse des 18 mètres que le petit lutin ivoirien a ramené sa formation à la vie. Marseille, qui n’a gagné que deux de ses onze derniers matches, ne renoue toujours pas avec le succès… mais a eu le mérite de ne pas sombrer après son couac de dimanche.

Lyon reprend du souffle

Et Lyon dans tout ça ? RAS du côté de Bonal. La logique a été respectée entre le leader du championnat et la lanterne rouge de L1. Sans briller, un fait désormais habituel pour le septuple roi de France, l’OL a fait le métier. Une fois n’est pas coutume, c’est encore Karim Benzema qui est venu délivrer les siens, qui restaient jusqu’à mercredi sur trois matches sans victoire en compétition domestique. D’ailleurs, les Gones, privés de Juninho, d’Ederson et de Lloris, ont bâti leur victoire uniquement sur le talent de leur goleador en chef, un buteur providentiel maladroit en première période (22e, 32e) mais suffisamment lucide pour sanctionner à la 66e minute un adversaire timide, même devant le but (Perquis, 35e).

Si la défense centrale lyonnaise – Cris, Boumsong – a encore donné quelques motifs de sueur froide à Claude Puel, elle a tenu, compte-tenu de la maigre adversité proposée. Dalmat expulsé, Alvaro Santos auteur d'un but refusé en raison d'une position de hors-jeu d'un collègue, les conditions n’étaient guère favorables à un retour des hommes de Francis Gillot dans la partie. En revanche, Cesar Delgado ne faisait pas preuve d’autant de mansuétude pour inscrire le but du break pour sa formation (90e+2). Quatre points séparent désormais l’OL de l’OM (4e). Le PSG (8e) est relégué à sept longueurs, Bordeaux (2e) à trois unités seulement... suffisamment en tout cas pour bercer les nuits, assez agitées en ce moment, de Jean-Michel Aulas et Cie.

Alix Dulac