Pas si classique...

André Ayew - -
La crise a ses rebonds que la raison ignore. Elle s’est éloignée de Paris en même temps qu’elle se renforçait à Marseille. En une semaine, Antoine Kombouaré a gagné autant de répit par quelques déclarations bienvenues de Leonardo, son directeur sportif, que Didier Deschamps en a perdu à travers son clash avec André-Pierre Gignac et la prestation indigente de son équipe contre l’Olympiakos mercredi (0-1) en Ligue des champions. Si bien que la pression s’est inversée et que c’est l’OM (18 points) et son entraîneur qui n’auront pas le droit à l’erreur contre le PSG (30 points), ce dimanche soir (21h).
Paris, après sa défaite contre Nancy (0-1), paraissait pourtant à deux doigts de la révolution de palais. Mais la confiance affichée dès la fin du match par Leonardo, et renouvelée en début de semaine, a immédiatement calmé l’incendie naissant. « Si on perd à Marseille, Antoine Kombouaré restera l’entraîneur », a assuré le Brésilien mercredi sur RMC. Presque au même moment, Didier Deschamps affrontait la colère d’un attaquant international acheté 16,5 millions d’euros, émargeant à 320 000 bruts mensuels et seulement auteur de 13 buts toutes compétitions confondues depuis l’été 2010.
Kombouaré : « Le bon moment pour prendre Marseille »
Au désenchantement individuel d’un joueur, s’ajoutait ensuite celui d’un public toujours plus maigre au Vélodrome et lassé par les énièmes errements collectifs. Seul un sursaut contre le PSG sera susceptible de ressusciter - au moins temporairement- la passion marseillaise. Et Antoine Kombouaré le sait pertinemment. « Tout ce qu’on a pu dire sur Marseille peut être balayé lors de ce match, explique l’entraîneur parisien. Il y aura une motivation fantastique de leur part. Ils vont tout faire pour sauver leur mauvaise semaine en faisant un gros résultat contre nous. Je m’attends à jouer une équipe de Marseille archi-motivée. »
Mais rassuré, entre autres, par l’éclat de tension à l’intérieur de son propre groupe entre Nenê et Bodmer, Antoine Kombouaré a également parfaitement conscience que son PSG peut envoyer l’OM en enfer. « Je ne vais pas faire l’hypocrite, assure-t-il. C’est le bon moment pour prendre Marseille. » Pour rejeter l’ennemi numéro 1 à 15 points. Et pour acter l’évidence, à savoir que les deux rivaux ne jouent pas dans la même cour cette saison. A moins que les pâles copies qui portaient le maillot de l’OM ces dernières semaines ne se révoltent. Que la restauration de leur honneur devienne le seul objectif des Marseillais, quels que soient leurs griefs contre leur entraîneur.