Pastore peut-il rebondir ?

La star argentine du PSG n’a pas encore répondu aux attentes créées par le montant historique de son transfert. Transparent face à Bordeaux dimanche soir (1-1), aura-t-il les moyens de guider le club parisien vers le titre de champion ?

Le jugement est rapide. Premier achat majeur du PSG version qatarie l’été dernier, Javier Pastore souffre déjà selon certains du syndrome du joueur surpayé. Ses 12 buts et 5 passes décisives en huit mois, toutes compétitions confondues, valent-ils 42 millions d’euros ? Les quelques supporters qui l’ont sifflé dimanche soir au Parc des Princes contre Bordeaux (1-1) ont donné leur réponse. Nonchalant, dilettante, l’Argentin est dans le viseur. A 22 ans, il réalise pourtant quasiment la meilleure saison de sa carrière après ses 13 buts et 7 passes avec Palerme en 2010-2011. Saura-t-il encore élever son ratio pour porter le PSG vers le titre de champion de France ?

Rolland Courbis en est persuadé. « Ça s’est joué à pas grand-chose qu’il ne soit pas décisif contre Bordeaux, explique l’ancien entraîneur de l’OM, membre de la Dream Team RMC Sport. Je l’ai vu faire deux ou trois trucs dans les 25 derniers mètres, il n’y a que des joueurs comme lui qui sont capables de les faire. Je fais un pronostic : le PSG va être champion et Javier Pastore sera l’artisan numéro 1 du titre. » Dimanche soir, les autres esthètes à forte tendance individualiste que sont Jérémy Ménez et Nene ont également été très décevants. Des trois, l’Argentin a été le seul à rester sur la pelouse du Parc jusqu’au coup de sifflet final (81 ballons touchés, 25 perdus, soit 31%).

Mavuba : « De là à dire qu’il est au-dessus… »

« Depuis le début de l’année 2012, il est un peu moins bien, reconnait Luis Fernandez. Il se cherche un peu. Il essaye de retrouver ses marques, son jeu flamboyant du début de saison. » Tonitruants, les premiers pas de Javier Pastore ont été ensuite relégués au rang de promesses par sa blessure à une cuisse en janvier et ses difficultés à revenir à son meilleur niveau. « Je pense personnellement qu’il est à l’image de l’équipe, poursuit l’ancien entraineur du PSG, qui a croisé l’Argentin en partance pour Londres lundi à la gare du Nord alors que ‘‘Luis Attaque’’ était délocalisé à Lille. Javier fait des efforts. Ça doit le travailler. » 

Au LOSC (3e à 7 points), à un mois d’un choc qui vaudra cher dans le sprint final, l’opinion est aussi partagée qu’ailleurs en Ligue 1 sur le talent du milieu offensif parisien. « C’est un ‘‘fuoriclasse’’, comme on dit en Italie, un joueur exceptionnel, a estimé Rudi Garcia sur RMC. C’est normal qu’il soit moins bien physiquement actuellement. » Pour Rio Mavuba, en revanche, « c’est un bon joueur, un très bon joueur mais de là à dire qu’il est au-dessus… ». Javier Pastore a 9 matchs pour faire taire les critiques. A moins qu’il n’explose à retardement. « Je pense que ce sera un joueur pour la saison prochaine », confie Luis Fernandez. Les déçus de mars 2012 ne sont pas aussi patients.

LP avec JB