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Payet, roi des Verts !

Dimitri Payet

Dimitri Payet - -

Le meneur de jeu stéphanois, étincelant, a marqué le but de la victoire et sauvé son camp à deux reprises. L’ASSE, pourtant largement dominée par une solide équipe lyonnaise, s’impose à Gerland pour la première fois depuis 1993 et garde la tête de L1. L’OL n’y arrive plus…

De lui, on savait qu’il avait du talent, mais qu’il le distillait avec parcimonie. Depuis ce samedi, Dimitri Payet, 23 ans, né à Saint-Pierre de la Réunion, a pris une nouvelle dimension au terme du 100e derby rhodanien, tendu et passionnant de bout en bout. Son coup-franc et ses sauvetages sont déjà entrés dans la légende des Verts.

Au coup d’envoi, si les absences lyonnaises (Lisandro, Cris, Delgado, Makoun…) sont constatées, à Saint-Etienne l’intox a joué à plein : Dimitri Payet, le meilleur buteur du championnat (6 réalisations), annoncé très incertain, est finalement titulaire. Les Verts entament la rencontre sans complexe dans un Stade de Gerland où 500 places restaient encore à vendre dans l’après-midi. Mais la première occasion est lyonnaise. Sur un excellent centre de Cissokho, Gomis place son coup de tête sur le poteau droit de Janot, battu sur le coup (12e). C’est au tour de Kallstrom, titulaire au milieu du terrain, puis de Briand de tenter leur chance, sans toutefois trouver le cadre. Les joueurs de Christophe Galtier n’hésitent pas à muscler les duels. L’entraîneur stéphanois, bavard et nerveux, est rapidement rappelé à l’ordre par l’arbitre, M. Gautier. Pendant ce temps, l’OL accentue son emprise : sur un corner de Kallstrom, Toulalan force Payet à un sauvetage spectaculaire sur sa ligne (24e) ; Bastos bute sur Janot (28e) ; Gomis ne peut mettre à profit une offrande de Gourcuff (33e).

« Puel démission »

Les visiteurs, qui n’ont pas inquiété le nouveau papa Hugo Lloris une seule fois, sont au bord de la rupture. Gerland crie son amour retrouvé de l’OL malgré le sursis qu’il offre à Claude Puel, l’entraîneur honni. Une réunion avant-match avec Jean-Michel Aulas a abouti à une paix sociale, au moins pour la soirée. Et la première période s’achève avec l’impression d’être revenu quelques années en arrière, quand Lyon dominait sans coup férir son rival régional. Seul le tableau d’affichage sauve encore un bien pâle leader stéphanois. « C’est dur », lâche le capitaine Loïc Perrin au moment de rentrer aux vestiaires. La tension est réelle ; M. Gautier convoque durant la pause les deux entraîneurs pour leur demander de se calmer. Ce qui n’empêche pas Galtier et Joël Bats (l’entraîneur des gardiens lyonnais) de se houspiller devant les caméras dans le tunnel qui ramène les deux équipes sur le terrain. Dans la tribune des supporters stéphanois, on voit un fumigène lancé en direction des ultras lyonnais. Heureusement, la reprise du jeu semble calmer les esprits.

La physionomie du match ne change guère. Lyon, nettement supérieur, domine, multiplie les actions et les coups de pied arrêtés sans inquiéter Janot outre mesure. Peu avant l’heure de jeu, Perrin contre de la main une frappe de Lovren. L’arbitre, à deux mètres de l’action, donne simplement un corner (57e). Les contacts rugueux se banalisent. Un coup-franc surpuissant de Bastos assomme Batlles (62e). En trente secondes, Toulalan puis Briand touchent les montants sur un tir et une reprise de la tête (64e). Saint-Etienne tiendra-t-il ? Mieux que ça. A l’entame du dernier quart d’heure, un tacle régulier de Kallstrom à 30m de ses buts est injustement sanctionné d’un coup-franc. La suite est magnifique : frappe enroulée extérieure de Payet, pleine lucarne malgré la parade désespérée de Lloris (0-1, 76e). Septième but du lutin réunionnais de l’ASSE cette saison. Le banc lyonnais, Puel en tête, explose de colère. Payet reste concentré, il a raison : à la 82e minute, il sauve encore les siens sur un coup de tête de Briand ! La fin de match est échevelée, l’OL termine pied au plancher. En vain. « Puel démission », lit-on dans un virage lyonnais. On n’en a jamais été aussi près, même si Lyon a joué son meilleur match de la saison...

J.-F. P.