Pourquoi Gignac s’est imposé comme le "grand-frère" de l’OM

André-Pierre Gignac - AFP
Un caractère bien trempé
« Si tu veux tirer le meilleur de Gignac, il faut accepter son caractère ». Le constat est signé José Anigo. Et il est sans doute partagé par tous ceux qui ont côtoyé André-Pierre Gignac depuis le début de sa carrière. Comme le résume l’ancien dirigeant historique de l’OM, l’attaquant de 28 ans sait ce qu’il veut. Et fait partie de ceux qui disent les choses franchement. Lorsqu’il est en confiance, « Dédé » est le genre de mec qui en impose, qui chambre et parle fort dans le vestiaire. Un rôle de leader qu’il affectionne et assume pleinement. Jamais avec de mauvaises intentions, malgré un petit côté omniprésent par moments. « Quand je le vois poser son emprunte un peu partout, je suis rassuré, c’est qu’il se sent bien », illustre son agent, Jean-Christophe Cano.
Un statut d’ancien dans le vestiaire
Cela fait déjà quatre ans qu’APG a posé ses valises sur la Canebière. A quelques kilomètre de Martigues, sa ville natale. Après avoir fait le dos rond dans l’ombre des champions de France 2010, emmenés par le charismatique Gabriel Heinze, l’ancien Toulousain a réussi à se faire une place dans le vestiaire de l’OM. Jusqu’à en devenir l’un des tauliers. A mesure que l’effectif s’est rajeuni, Gignac a pris du galon et de l’influence à la Commanderie. Mais son rôle de grand-frère a véritablement commencé avec Elie Baup en 2012. Un coach qui l’a remis en confiance et à qui il s’est permis de mettre une claque sur le bonnet pour célébrer un but à Ajaccio. Avec l’intérim d’Anigo, son rôle s’est encore renforcé auprès de la nouvelle génération, de Florian Thauvin à Benjamin Mendy. Très impliqué dans la vie du club, le n°9 phocéen offre souvent ses crampons à des jeunes du centre de formation et vient régulièrement assister aux matches des amateurs. Les sifflets du Vélodrome, ses cures à Merano, ses embrouilles avec Didier Deschamps… tout ça semble aujourd’hui très loin dans la tête de Gignac l’ancien.
Une relation privilégiée avec Bielsa
Si Steve Mandanda avait quitté l’OM l’été dernier, c’est lui qui aurait hérité du brassard. Depuis la résiliation de contrat de Benoit Cheyrou, il est d’ailleurs passé vice-capitaine. C’est dire l’estime que porte Marcelo Bielsa à André-Pierre Gignac. Depuis l’arrivée d’El Loco, l’avant-centre olympien est dans la forme de sa vie. Meilleur buteur de Ligue 1 avec 10 buts (à égalité avec le Lyonnais Alexandre Lacazette), il joue libéré et donne tout à chaque rencontre. Une débauche d’énergie saluée par Bielsa, qui estime que la générosité de « Dédé » est contagieuse pour le reste de son équipe. Le technicien argentin en a même fait un de ses relais privilégiés à l’entraînement, où il lui demande parfois de traduire ses consignes en espagnol. Une tâche de plus dans l’agenda déjà bien fourni de Gignac, le grand frère.
Un investissement parfois agaçant
Sa prise de bec avec Florian Thauvin, dimanche face à Lens (2-1), en est l’illustration parfaite. A trop vouloir parler et recadrer ses partenaires, Gignac peut parfois devenir agaçant sur le terrain. Certains goûtent peu à ses remarques et ses regards noirs lancés chaque week-end. Une attitude jugée « étouffante » par quelques-uns de ses partenaires, qui aimeraient qu’il en fasse un peu moins. Lorsqu’il tombe sur un joueur plus susceptible, Gignac et son tempérament volcanique peuvent créer des étincelles. C’est ce qu’il s’est passé à Rennes lorsqu’APG s’est levé du banc marseillais pour aller calmer Brice Dja Djédjé, exclu suite à son altercation avec Paul-Georges Ntep. Un recadrage que n’a pas du tout apprécié le latéral droit ivoirien. Les deux hommes ont eu l’occasion de s’en expliquer. De manière assez virile, mais toujours avec franchise. A la Gignac, quoi.