Poyet : « On a marqué l’histoire du club »

L'ancien joueur d'Auxerre s'éclate sous le maillot brestois - -
Romain Poyet, Brest leader de Ligue 1, ça fait quoi ?
C’est une grosse surprise. On ne s’attendait pas à être là après onze journées. C’est peut-être anecdotique mais on savoure. Ça fait plaisir d’entendre des « Allez Brest » toute la journée. Ça valorise la montée et notre début de saison. Maintenant, on joue Lille la semaine prochaine et d’ici là, on aura oublié cette première place.
Vous dites que cette place est anecdotique. Pourtant, vous êtes quand même leader à quasiment un tiers du championnat…
On voulait vingt-et-un points à la trêve. On les a après onze journées. On est très fier de notre première place. Les gens se rappellent de celle d’il y a vingt ans (24 ans en fait, ndlr). On aura marqué l’histoire du club. Maintenant, les gros vont bien finir par se réveiller…
A quoi attribuez-vous votre bon début de saison ?
La star chez nous, c’est l’équipe. On est une bande de potes. On s’allume beaucoup entre nous, on est toujours dans la dérision, on ne se prend pas la tête et ça se ressent sur le terrain. On prouve qu’avec une bonne ambiance, un peu de talent, un coach (Alex Dupont, ndlr) qui sait mener ses hommes et un bon public, on a des résultats.
« Aucun sentiment de revanche contre Auxerre »
Un mot sur votre but (une frappe lobée des 20 mètres). Selon votre coéquipier Benoît Lesoimier, c’était un coup de chance…
(Rires) Non. Je le tente de temps en temps à l’entraînement. C’est encore mieux de le réussir contre Saint-Etienne, lors d’un match où on joue la première place. Ce tir, c’est exactement ce que je voulais faire. J’ai tout de suite senti que le ballon allait finir au fond des filets alors que sur le banc, ils étaient tous persuadés qu’il irait au-dessus…
Jusqu’au week-end dernier (contre Bordeaux), vous n’aviez jamais inscrit le moindre but parmi l’élite. Là, vous les enchaînez !
Cela faisait plusieurs fois que j’entrais en cours de jeu et que j’avais de bonnes sensations. J’avais marqué en amical il y a trois semaines. Contre Arles, j’avais touché la barre. Je sentais que mon heure allait venir.
Vous aviez découvert la L1 avec Auxerre sans vous y imposer. Vous ne partiez pas non plus titulaire cette saison. Cette réussite actuelle, c’est une forme de revanche ?
Non, du tout. A l’époque de Guy Roux, j’étais un deuxième, voire troisième couteau. J’étais jeune et dans l’effectif, il y avait des stars : Djibril Cissé, Olivier Kapo, Bonaventure Kalou. Je suis vraiment très heureux d’avoir choisi un club où j’ai pu vivre la montée, comme me l’avait souhaité Guy Roux. Pour moi, mon seul espoir de rejouer en Ligue 1, c’était ça. Et voilà le résultat.