Procès Yann Lorence: un accusé condamné à 3 ans ferme, l’autre acquitté

PSG - AFP
Jérémy Banh, 35 ans, qui comparaissait libre, a été condamné à cinq ans de prison, dont deux avec sursis. Romain Lafon, 37 ans, acquitté dans cette affaire, reste quant à lui détenu, car il purge une peine de deux ans de prison dans une autre affaire, concernant une bagarre avec des supporters suédois de Malmö.
Grièvement blessé le 28 février 2010 lors d'une soirée marquée par de violents incidents entre supporters rivaux du club parisien, Yann Lorence avait succombé à ses blessures après deux semaine de coma. Dans son réquisitoire, l'avocate générale, Maryvonne Caillibotte, a estimé que les deux accusés devaient être condamnés pour les faits qu'ils ont, selon elle, commis et non "pour tous ceux qui ont commis des violences".
"On ne pourra pas leur faire payer le fait d'être là", devant la justice, "alors que d'autres n'y sont pas", a-t-elle souligné. Les deux accusés comparaissaient pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Avant que la cour ne se retire, ils ont de nouveau clamé leur innocence et adressé leurs condoléances à la famille de la victime.
Ce 28 février 2010, supporters des tribunes Boulogne et Auteuil, s'étaient retrouvés face-à-face, a témoigné l'ancien président du club, Robin Leproux.
Un témoin agressé au palais de justice au premier jour du procès
Jérémy Banh avait lors de sa garde à vue reconnu avoir porté quelques coups aux jambes de la victime avant de se rétracter. Selon l'avocate générale, par calcul. "Où sont les preuves?" s'est demandé son avocat, Me Vincent Nioré, lançant: "Vous n'avez rien prouvé madame l'avocate générale, rien." Il a souligné que les déclarations "auto-incriminantes" de son client s'étaient faites sans avocat. La présence de l'avocat en garde à vue n'a été instaurée qu'après.
Au premier jour du procès, un témoin a été agressé dans l'enceinte du palais de justice. Quatre hommes ont été interpellés et doivent être présentés à un juge d'instruction. La mort de Yann Lorence avait conduit à un tournant dans l'histoire du Paris Saint-Germain. Sous la pression des pouvoirs publics, sa direction avait lancé un plan pour chasser les hooligans des tribunes du Parc.