
PSG: Fernandez raconte le rôle de Yannick Noah dans le sacre en C2 de 1996
Le 8 mai 1996, à Bruxelles, le Paris Saint-Germain remportait la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe en battant 1-0 le Rapid Vienne sur un but de Bruno Ngotty. Un titre obtenu dans un climat un peu particulier, puisque Yannick Noah avait été chargé par le club de préparer mentalement ce groupe qui était en totale déliquescence depuis un certain temps. Luis Fernandez avait d'ailleurs pris la décision de quitter son poste d'entraîneur à la fin de la saison.
"Je sentais que le groupe n'était pas dans les meilleurs dispositions et que certains joueurs n'avaient peut-être pas, au vu de leurs demandes, ce respect du club", se souvient-il vingt-quatre ans après dans Team Duga sur RMC.
Pour aller chercher ce premier sacre européen, le président Michel Denisot a pour idée de le faire collaborer avec Yannick Noah. Luis Fernandez l'avait alors prévenu en ces termes: "S'il vient pour être là le soir et échanger les joueurs, pas de problème. Mais ce n'est pas sur le terrain que j'ai envie de le voir, ni dans les causeries". L'apport de la gloire du tennis français est fructueux et réjouit l'entraîneur: "Il est resté à sa place. J'ai toujours apprécié ce comportement. Il a été royal."
"On n'a eu besoin de personne"
Luis Fernandez n'a jamais perçu ce renfort comme un désaveu: "Non, c'est comme dans un staff. Ce n'est pas le préparateur physique qui va te dire comment jouer ou faire les changements. J'ai toujours apprécié Yannick. Il a quand même réussi à gagner Roland-Garros". Il raconte ainsi que le champion de la balle jaune lui avait demandé s'il pouvait aller au restaurant avec les joueurs. "Oui, sors avec eux, discute, essaie de les changer un peu, de les réunir de nouveau parce qu'ils sont en train de se disperser", lui avait-il répondu.
Reste que "Luis" n'a pas beaucoup apprécié cette "communication" autour de Yannick Noah et les conclusions qui en ont été tirées sur l'origine des problèmes de cohésion de groupe. "L'entraîneur n'était pas responsable, se défend-il. Pendant six mois, on était en tête du championnat. Tout le monde était heureux et participait à ce que j'ai mis en place avec le staff. Puis d'un seul coup, t'as des garçons à l'intérieur du groupe qui voulaient peut-être un autre statut ou avoir plus la parole... J'étais pour un groupe uni. Mais contre Parme et le Deportivo, on n'a pas eu besoin de Yannick Noah. On n'a eu besoin de personne pour se qualifier".