PSG, le « clasico » qui change tout ?

La victoire face à l’OM (2-1) et la troisième place acquise dimanche soir en L1 ont redonné de l’ambition au club parisien. Suffisamment pour en faire un candidat au titre et se réconcilier avec son public ?

« Paris champion ? Oui, probablement. Le PSG peut être tout en haut du classement cette saison. » Quelle mouche a donc piqué Sébastien Bazin ? D’ordinaire si mesuré, l’actionnaire majoritaire du club de la capitale s’est laissé porter dimanche soir par l’euphorie du clasico gagné devant l’OM. « C’était époustouflant ! J’attends des matches comme ça depuis tellement longtemps… » Le dirigeant parisien n’en ferait-il pas un peu trop ? Probablement. Mais les faits parlent pour lui.

En dominant l’OM, Paris n’a pas fait que confirmer son aptitude à tenir tête aux gros, comme l’ont prouvé ses sorties en Ligue Europa à Séville (1-0), Dortmund (1-1, 0-0) ou en Coupe de la Ligue à Lyon (1-2ap). Le groupe d’Antoine Kombouaré a parfaitement négocié un rendez-vous important, contrairement à la visite d’Auxerre au Parc fin octobre (2-3). Conséquence ? Pour la deuxième fois de la saison, le PSG est sur le podium de L1. Et les deux points de retard qu’il compte aujourd’hui sur le leader, Brest, sont autant d’invitations à l’ambition.

L’enthousiasme de Luis Fernandez

« On franchit un palier en montant sur le podium, estime Kombouaré. On a pris confiance en notre potentiel. Avant, on faisait des bons matches sans prendre de points alors que là, on allie performance et efficacité. » Un clin d’œil appuyé au duo d’attaquants Erding-Hoarau, en difficulté ces dernières semaines. Dimanche, les deux joueurs ont marqué. Mieux, ils ont affiché une réelle entente avec la recrue star de l’intersaison, Nenê, à l’origine des deux buts parisiens. « Ça fait plaisir d’offrir un succès comme ça aux supporters », a sobrement lâché l’ancien Monégasque.

Lundi matin, ils n’étaient que… neuf à avoir bravé la pluie pour fêter leurs héros au Camp des Loges. Et comme les joueurs de la capitale, ces supporters n’ont pas affiché d’optimisme débordant. « Pour le titre, ça va être dur, juge l’un d’entre eux. En revanche, on peut finir dans les trois premiers. On a l’effectif pour. » Ils étaient 40 000 à garnir les tribunes du Parc dimanche. Un record cette saison. Le signe éloquent d’un retour d’affluence dans l’enceinte parisienne ? « Il y a eu de beaux échanges entre Boulogne et Auteuil, confie un autre supporter. Maintenant, c’était un match à part. Pour les autres rencontres, le stade risque de sonner creux à nouveau. » La réconciliation avec les supporters est encore loin. Mais Paris connaît désormais la recette pour y parvenir. L’ancien coach maison, Luis Fernandez, rêve à voix haute : « Je vois bien le PSG plus haut, pourquoi pas le titre. Cette victoire fait un bien énorme. On ne veut plus de coupes à Paris, on veut le titre ! »

Alix Dulac avec Jérôme Sillon