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PSG : les vacances vont faire du bien…

Edinson Cavani déçu

Edinson Cavani déçu - AFP

Accroché ce samedi par un Montpellier parfait dans sa stratégie (0-0), le PSG n’a pas retrouvé le chemin de la victoire en championnat et peut dire adieu, sauf miracle, au titre de champion d’automne. La trêve va faire du bien pour stopper la spirale négative parisienne.

Autant l’avouer, on aime bien Rolland Courbis. A RMC Sport, plus qu’ailleurs, on se régale des lumières footballistiques du gouailleur entraîneur montpelliérain. Et on connaît sa capacité à préparer des plans de jeu parfaits pour déstabiliser un adversaire de très haut niveau. Rien d’illogique, donc, à voir le MHSC repartir de la capitale ce samedi soir avec la satisfaction d’avoir pris le point du match nul (0-0). Mais on a beau apprécier notre Rolland, spécialiste du genre pour aller enquiquiner les « gros », l’analyse de la rencontre prend un tour très différent vu du côté parisien. La question s’était déjà posée à plusieurs reprises cette saison, elle a accompagné la dernière sortie au Parc des hommes de Laurent Blanc en 2014 : comment une équipe comme le PSG, avec autant de stars et de talent dans toutes les lignes, peut-elle livrer une performance si décevante contre un adversaire loin du niveau des meilleurs standards européens, caste à laquelle aspire le club de la capitale ?

S’il ne faut pas négliger la part de responsabilité montpelliéraine, impossible de ne pas sortir le distributeur à mauvais points quand on analyse le match des joueurs du PSG. Comme souvent ces dernières semaines, les Parisiens ont manqué… d’à peu près tout. Le physique, déjà, avec cette incapacité chronique à aller faire la différence sur un dernier coup de rein face à des Montpelliérains qui ont parfaitement dépensé leur énergie pour bloquer le milieu de terrain parisien et surtout un certain Marco Verratti. L'envie, ensuite, avec des Parisiens qui n'ont une nouvelle fois pas semblé jouer tous les coups à fond. L’efficacité technique, enfin, avec bien trop de déchets et de gestes ratés pour... leur premier match sans but au Parc des Princes depuis janvier 2013. On pense à certains contrôles de Cavani, certaines passes de Verratti ou certaines inspirations de Lucas. On pense aussi à quelques errements défensifs, aux espaces parfois laissés par David Luiz, à l’absence de sérénité dans beaucoup des interventions de Thiago Silva.

Le regard noir de Nasser, les sifflets du Parc

Autant de symboles d’un effectif sans inspiration, qui aurait même pu perdre cette rencontre avec un peu plus de réussite pour le bande à Courbis, qui provoquent aussi une interrogation corollaire : au-delà du plan physique, les Parisiens ne subissent-il pas surtout une grosse fatigue mentale ? Si c’est le cas, la coupure des fêtes pourrait leur faire du bien. Leur permettre de recharger les batteries et de repartir du bon pied à l’assaut d’une seconde moitié de saison où le PSG fera face à de gros enjeux. Avec ce nouveau résultat négatif, qui boucle la plus mauvaise période parisienne depuis le début de l’exercice 2014-2015 (une seule victoire, à Ajaccio en Coupe de la Ligue, sur les quatre dernières rencontres toutes compétitions confondues), Paris n’empêchera pas non plus le vent des rumeurs d’agiter une trêve où l’avenir de Laurent Blanc devrait encore animer moult débats entre spécialistes.

Ce PSG-là peut-il atteindre ses objectifs, élevés comme toujours ? Blanc est-il l’homme de la situation ? Le jus de crâne va se poursuivre entre le champagne, le foie gras, les huîtres et la bûche. Il prend déjà une tournure concrète à l’évocation de l’inutile mais toujours plaisant titre de champion d’automne. Avec ce match nul, terminé sous les yeux d’un Nasser Al-Khelaifi au regard noir et sous les sifflets d’un public qui attendait bien mieux pour la dernière de l’année, Paris laisse Marseille devant (à la différence de buts) et ouvre la porte à Lyon (deux points derrière) pour le doubler ce dimanche. Si Lille bat Marseille avec au moins deux buts d’écart et si l’OL ne gagne pas à Bordeaux, le PSG peut encore terminer cette phase aller en tête du classement. Si les résultats ne lui sont pas favorables, il peut aussi être troisième à l’heure de partir en vacances, le pire résultat de l’ère qatarie à la trêve (pour rappel, Antoine Kombouaré avait été débarqué alors qu’il était leader à la trêve en 2011-2012). Ses 38 points représentent d'ailleurs le pire total depuis l'arrivée de Nasser et de ses compatriotes à la tête du club. Quelque chose nous dit que Blanc et ses hommes ne vont pas être mécontents de s’aérer un peu l’esprit pour les fêtes.

Alexandre Herbinet