PSG-OM : Le match des opposés

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Budget : « No limit » contre « Grosse limite »
Les budgets pour la saison 2012-2013 disent tout d’un duel à plusieurs dimensions. D’un côté, le PSG et ses 300 millions d’euros. Un budget en hausse de 100% (150 M€ en 2011-2012) après avoir déjà augmenté de plus de 90% à l’arrivée des Qataris la saison précédente (de 80 à 150 M€). Entre le merchandising, l’ouverture à de nouveaux marchés avec des stars comme Beckham et Zlatan, et la poursuite d’un investissement massif sur le marché des transferts, la surface financière du club de la capitale ne va pas revenir « à la normale » de sitôt.
L’OM, lui, suit la courbe inverse. Entre 2010-2011 (la saison après son titre de champion) et 2011-2012, le budget phocéen n’avait pas bougé, stagnant à 140 M€. Il a régressé de 22% l’été dernier pour passer à 110 M€. Pour pouvoir se maintenir à ce niveau, le club marseillais jouera gros dans cette fin de saison avec une qualification en Ligue des champions à assurer sous peine de voir son assisse financière diminuer un peu plus encore.
Effectif : « La piste aux étoiles » contre « Les étoiles du cœur »
Conséquence de la différence budgétaire désormais béante, le PSG et l’OM ne jouent plus dans la même cour question recrutement. Sur la saison, mercatos d’été et d’hiver compris, Paris a dépensé 147 M€ pour attirer des joueurs contre… 3 M€ pour Marseille. Le club de la capitale investit quasi sans limite, le chéquier toujours prêt à répondre à la moindre opportunité. Résultat ? Entre ces nouveaux moyens, une politique de salaires généreuse pour les stars (plus d'un million d'euros mensuels pour Ibrahimovic quand Gignac, plus gros salaire de l'OM, n'est qu'à 330 000 euros, soit près de deux fois moins que... Carlo Ancelotti), le projet sportif d’une équipe qui souhaite devenir au plus vite l’une des meilleures d’Europe et la présence sur le banc d’un entraîneur de renommée internationale (Ancelotti), les stars commencent à se multiplier à Paris : Zlatan Ibrahimovic, Thiago Silva, Javier Pastore, Ezequiel Lavezzi, Lucas et même David Beckham, ambassadeur-joueur parfait.
De l’autre côté, sur la Canebière, attirer les étoiles du jeu semble bien plus compliqué. Question de moyens, surtout. Mais l’OM reste l’OM, un club à part, unique, capable de séduire un joueur juste sur son nom. De quoi faire venir un Joey Barton. Et toujours présenter d’excellents joueurs au pedigree international : Valbuena, Gignac, Nkoulou, les frères Ayew. Qui paraissent souvent davantage former un groupe que la constellation de talents individuels du PSG. « Je suis touché par le talent parisien et je suis touché par le courage et le cœur marseillais », a résumé Christophe Dugarry lors de son passage chez Luis Attaque, mercredi sur RMC.
L’accent anglais : « Bad boy » contre « Playboy »
Le clin d’œil est sympa. Dans un week-end où le XV de France visite son rival anglais pour le fameux Crunch, deux représentants de la Perfide Albion pourraient fouler la pelouse dans le grand choc annuel du championnat de France. Chacun son Anglais, donc, et chacun sa star anglaise, même avec des profils qui collent tout juste à la trajectoire actuelle des deux clubs. Le playboy David Beckham côté parisien, le glamour, les paillettes, la folie médiatique même s’il ne rentre finalement pas sur le terrain. Le bad boy Joey Barton côté marseillais, la gouaille, le combat, l’esprit conquérant.
Le strass argenté du nouveau PSG contre l’aura populaire de l’éternel OM. Le beau David face à Joey la gueule cassée. Et ce dernier de ne pas hésiter à lancer les hostilités cette semaine : « Beckham est surtout une star en dehors du terrain. Sur la pelouse, pour être honnête et sans lui manquer de respect, il ne représente pas une grande inquiétude pour nous. » Dans cette bataille d’Angleterre, reste à savoir qui frappera le premier sur le terrain ce dimanche.
Soutien : « Une ville qui se met à rêver foot » contre « Une ville qui respire foot »
Le PSG aura beau accumuler les stars du ballon rond et les millions d’euros qataris, ses moyens financiers illimités n’achèteront pas une réalité : l’OM, grand rival du club parisien, bénéficie d’un soutien populaire plus important. A Marseille, c’est simple, tout le monde supporte l’OM. Ce qui reste loin d’être le cas dans le sens inverse, pour le PSG à Paris, où il n’est pas rare de croiser un maillot marseillais, ce qui est beaucoup plus rare pour un maillot parisien sur le Canebière.
Avec le temps et les bons résultats (surtout européens), le PSG pourrait profiter de son nouveau statut pour renforcer sa cote d’amour dans sa propre ville. Mais rattraper la ferveur et la passion autour de l’OM, toujours l'équipe la plus appréciée de Ligue 1 selon de récents sondages mais aussi « le plus grand club des deux » dixit Barton, semble difficile. Surtout pour un club qui sera toujours vu comme celui de la capitale, donc pas aimé en province, et devra maintenant faire avec son assimilation à l’argent roi.