PSG-OM: Payet à Paris, l’histoire d’un transfert impossible

C’était il y a neuf ans. Une autre époque. En janvier 2011, en plein mercato d’hiver, le PSG, pas encore sous pavillon qatari, vient de vendre Stéphane Sessegnon à Sunderland contre 7 millions d'euros. Son remplaçant est ciblé, il s’agit du talentueux meneur de jeu de Saint-Etienne Dimitri Payet. Alors âgé de 23 ans, le Réunionnais est séduit par le projet du club de la capitale. Mais il lui reste deux années de contrat.
Déçu par l’attitude de ses dirigeants qui, selon lui, ont repoussé plusieurs rendez-vous en vue d’une prolongation, il décide d’aller au bras de fer. Il sèche la mise au vert avant un match face à Toulouse. Avec ses dirigeants comme avec Christophe Galtier, son coach, la situation est tendue. Les Verts ne veulent pas entendre parler d'un transfert. Après une offre de 5,5 millions d’euros plus 500.000 de bonus, le co-président de l’ASSE Roland Romeyer demande fermement à son homologue parisien, Robin Leproux, d’arrêter ses offensives sur son joueur.
"Paris, c'est un projet qui m'intéresse beaucoup"
Mais Paris et son directeur sportif Alain Roche insistent. Dans les dernières heures du mercato, une nouvelle proposition de 7M€ plus des bonus est transmise à la direction stéphanoise. Après avoir gardé le silence, Dimitri Payet met un peu plus la pression en s’exprimant publiquement sur son désir de signer à Paris : "Ma décision est ferme et je ne reviendrai pas dessus, clame-t-il dans les colonnes de L’Equipe. Aujourd'hui, j'ai fait mon choix: je veux rejoindre le PSG pour atteindre mon objectif, qui est de disputer l'Euro 2012. Paris, c'est un projet qui m'intéresse beaucoup."
Payet monte à Paris, Romeyer en colère
Des déclarations qui mettent le feu dans la maison verte même si la direction de l'ASSE reste inflexible. Le dernier jour du mercato, Payet, déterminé à ne rien lâcher, se rend dans la capitale avec l’espoir de signer son contrat. Mais rien n’y fait. Sur l’antenne de RMC, à quelques minutes de la clôture du marché des transferts, Roland Romeyer reste ferme et sort la boite à tacles: "Nous avons été très déçus de l’attitude de Dimitri. Je le déplore. Je déplore également l’attitude du PSG. J’avais été très ferme avec Robin Leproux. Je regrette qu’Alain Roche ait fait une proposition malgré mon véto. Leproux dit avoir compris mon message. Mais il envoie quand même Roche au charbon. Ce n’est pas sérieux. Si demain, le PSG nous donne Nenê et de l’argent ou alors qu’on arrive à acheter Messi, on pourra peut-être faire quelque chose."
Romeyer : "Ce comportement a fait du mal à l’image du club"
Saint-Etienne ne cèdera pas. Payet perd son bras de fer. Fin du feuilleton. Au lendemain de la fermeture du mercato, Romeyer, toujours sur RMC, recadre son joueur: "Dimitri a des droits et des devoirs envers son club. Il est bien évident que ce comportement a fait du mal à l’image du club et a blessé beaucoup de gens. Mais Dimitri a beaucoup de talent. Il suffit qu’il nous fasse deux ou trois matches de même calibre que ceux réalisés en début de saison et ça sera oublié. Il se rendra vite compte qu’il a commis une grosse erreur. Il suffit qu’il rentre dans le vestiaire, qu’il s’excuse auprès de ses partenaires et après, on règlera ça en famille."
Payet: "Quand le public d'un stade comme Geoffroy-Guichard est contre vous..."
Ce ne sera pas simple. Le retour dans le Forez est houleux pour celui qui rejoindra Lille quelques mois plus tard. "Le plus dur a été de revenir à Saint-Étienne, a rappelé le Réunionnais vendredi en conférence de presse. Ce n'était pas évident avec les supporters, ni vis-à-vis du coach. Mais cette expérience m'a permis de me forger un caractère. Quand le public d'un stade comme Geoffroy-Guichard est contre vous, c'est compliqué. Mais j'ai réussi à franchir cette étape."
Une autre épreuve l’attend ce dimanche soir. Neuf ans après son transfert avorté à Paris, il cherchera à nouveau à faire gagner l’OM sur la pelouse du Parc des Princes pour la première fois depuis février 2010. Et ce ne sera pas sa première tentative en tant que Marseillais (2013-2015 et depuis 2017). Son chambrage assumé après la défaite du PSG en finale de la Ligue des champions montre qu’il a tourné la page depuis bien longtemps. Tant mieux car l'accueil des Parisiens promet d'être épicé...