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PSG : quand les joueurs tapent du verbe sur la table

Thiago Silva

Thiago Silva - AFP

Très déçus du match nul concédé ce samedi au Parc des Princes contre Montpellier (0-0), les Parisiens passés devant les micros n’ont pas hésité à critiquer le niveau de l’équipe. Une façon pour les joueurs de prendre enfin leurs responsabilités avant la seconde moitié de saison.

La plupart ont zappé l’invitation médiatique. Un léger salut aux journalistes, accompagné d’un message sur le ton « joyeux Noël et bonnes fêtes à tous », et puis s’en vont. Les Parisiens n’avaient pas la tête à disserter à l’issue du nul concédé ce samedi au Parc (0-0) contre Montpellier. Comme si le pressant besoin de vacances et de s’aérer l’esprit ne supportait même pas quelques minutes supplémentaires d’attente. La plupart ont décliné, donc. Mais il y a eu des courageux. Des compétiteurs qui assument. Avec dans les discours, et pour la première fois de la saison de façon aussi claire, des mots qui pointent leurs responsabilités. Leurs manques sur la pelouse.

Le PSG aborde la trêve sans sérénité et ses joueurs ne se cachent plus. Pour renverser la tendance négative dès la reprise, plus le choix, il va falloir se bouger. « Avec les joueurs qu’on a, on peut faire mieux, lance Thiago Silva, capitaine mais encore naufragé. Il manque un peu de volonté de la part de tout le monde. Moi aussi ! Je suis très énervé. Il faut plus jouer en équipe. » Tout aussi déçu, son compatriote Lucas met lui aussi les pieds dans le plat. A Paris, le changement, ça doit être maintenant. « Il faut bien se reposer pendant les fêtes et revenir avec une autre mentalité, réclame le Brésilien. Il faut changer un peu. On peut améliorer beaucoup de choses. Il nous manque quelque chose, plus d’agressivité, de motivation… »

« Si on veut devenir champions, on doit mieux jouer »

Autour du foie gras et des bûches, la réflexion s’annonce intense. Et tournée vers l’avenir. « On ne se sent pas bien, appuie Grégory van der Wiel. Nous ne sommes pas à notre meilleur niveau en ce moment. On doit travailler dur pour mieux jouer et gagner facilement. Nos adversaires ont peut-être moins peur de jouer contre nous que l’année dernière, mais c’est de notre faute. On ne tue pas nos matches, on ne les gagne pas facilement donc les équipes qui nous rencontrent pensent qu’elles peuvent gagner. Un problème physique ? Je ne pense pas. L’année dernière, on a également disputé beaucoup de matches mais on jouait mieux donc ce n’est pas le problème. Je n’ai pas peur pour le titre mais on doit être réaliste : si on veut devenir champions, on doit mieux jouer. On n’y arrivera pas si on continue à jouer comme ça. »

Des mots forts pour une situation qui nécessite une remobilisation. On vous rassure, tous les Parisiens passés devant les micros n’ont pas cultivé leur âme de bateleurs prêts à remonter leurs coéquipiers comme des coucous. Pour la séance sous robinet d’eau froide, il suffisait de se tourner vers un Edinson Cavani encore maladroit techniquement et qui aura eu droit aux sifflets du Parc à sa sortie : « Il est temps de se détendre un peu et de récupérer pour revenir avec beaucoup d’envie. Nous allons essayer de faire du mieux possible jusqu’à la fin. » On sait déjà quels discours a dû préférer un certain Laurent Blanc.

A.H. avec J.S. et M.F.