PSG: un nouveau stade dans "trois ou quatre ans", est-ce vraiment possible?

En conflit ouvert avec la mairie de Paris qui refuse de lui vendre le Parc des Princes, le Paris Saint-Germain peut-il vraiment déménager d'ici 2028? "On a besoin d'un stade prêt dans trois ou quatre ans, on n'a pas de temps à perdre, sinon on est derrière d'autres clubs en Europe. On a besoin de construire au plus vite", a déclaré son président Nasser Al-Khelaïfi, invité jeudi 21 novembre de Rothen s'enflamme sur RMC. Une déclaration très optimiste, au regard de la situation actuelle et des récentes expériences de constructions de stades en France.
Toujours pas de terrain défini
Pour construire, encore faut-il qu'un terrain soit défini. Aux dernières nouvelles, aucune information n'a filtré en ce sens. L'une des options régulièrement évoquées, le site de l'hippodrome de Saint-Cloud, est presque inenvisageable. Le plan local d'urbanisme considère ce lieu comme inconstructible. Deux villes seraient toujours candidates: Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) et Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Il est aussi question d'un espace d'une cinquantaine d'hectares réservé depuis septembre par la région Île-de-France, à la suite d'une "demande du club", lors de l'examen de son schéma d'aménagement d'urbanisme. Sa localisation précise n'est pas connue.
Selon l'AFP, qui cite une source proche du dossier, le club devrait se décider d'ici la fin du premier semestre 2025.
La construction d'un stade, du temps et des recours
Les derniers grands stades construits en France sont des projets liés à l'organisation de l'Euro 2016: le Pierre-Mauroy à Lille inauguré en 2012 (50.000 places), le Matmut Atlantique à Bordeaux en 2015 (42.000 places), l'Allianz Riviera de Nice en 2013 (35.000 places) et le Groupama Stadium à Lyon en 2016 (59.000 places). Pour le stade de l'Olympique Lyonnais, la genèse du projet remonte à 2006. Après un premier avis défavorable à la révision du plan local d'urbanisme en 2008, de multiples recours et des fouilles archéologiques préventives ralentissent le dossier jusqu'en 2012, année de délivrance du permis de construire. Le chantier s'est achevé en 2015. Jean-Michel Aulas, alors président-propriétaire de l'OL, aura attendu dix ans pour y voir un premier match de football.
Si le stade lyonnais, financés par des fonds privés, a été retardé par une forte opposition locale, les projets lillois, bordelais et niçois, portés par des partenariats public-privé, sont allés plus vite. À Lille, l'appel d'offres avait été lancé en 2006. À Bordeaux, les premiers accords sont tombés en 2010 et la construction a démarré fin 2012. À Nice, le site est choisi en 2008 et le chantier débute en 2011.
Chez nos voisins, le dernier grand stade le plus récent date de 2019: le Tottenham Hotspur Stadium à Londres (62.850 places). Il est le fruit d'un projet initié en 2008, avec des consultations menées en 2010 et une première pierre finalement posée en 2015.
La mairie de Paris peut freiner les ambitions du PSG d'ici 2026
Les prochaines élections municipales sont prévues en mars 2026. D'ici là, Anne Hidalgo a les moyens de mettre des bâtons dans les roues du PSG. En octobre dernier, la mairie de Paris a annoncé saisir la justice administrative contre la décision de la région Île-de-France de réserver l'espace de 50 hectares. "
Le PSG c'est Paris, et Paris, c'est le Parc des Princes", a clamé l'élue PS, fustigeant que ce vaste terrain ait pour "vocation première" de "construire un complexe commercial". Des élus de l'opposition à Valérie Pécresse, présidente LR de la région, pourraient aussi s'en mêler.