Puel, l’insubmersible

Jamais plus fort que lorsqu’il est au pied du mur, l’entraîneur lyonnais a une nouvelle fois démontré sa faculté de résistance en parvenant à relancer une équipe en grande difficulté depuis le début de saison. Portrait d’un technicien déterminé.

Cet homme-là ne se rend jamais. Sous pression depuis que le président Aulas lui a fixé un ultimatum repoussé au match de Coupe de la Ligue face au PSG, Claude Puel est toujours resté fidèle à lui-même. Comme à son habitude. En dépit du très mauvais début de saison de l’OL en Ligue 1, il n’a changé ni son mode de fonctionnement ni sa personnalité. Il s’est révélé encore plus tenace face aux difficultés. A croire que le fait d’être au dos au mur le stimule. « Connaissant bien Claude, il ne lâchera pas, affirmait mercredi soir sur Canal Plus Arsène Wenger qui a été l’entraîneur de Puel à Monaco et qui reste l’un des modèles de l’entraîneur lyonnais. C’est une qualité importante dans ce métier. Il passera cette période. Je vois même Lyon très, très proche du titre. »

Durant toute cette période de turbulence où son sort semblait parfois réglé, Puel a pris sur lui. Pourtant, les attaques et les critiques, parfois même en interne, ne l’ont pas épargné. Il a fait le tri et entendu les reproches que lui ont adressées pêle-mêle Jean-Michel Aulas ou certains de ses cadres. Pour avancer et progresser. Et cela a payé. L’OL reste sur quatre succès d’affilée et son entraîneur a sauvé (provisoirement) sa tête.

A Lille, le Lyonnais avait déjà vécu le même genre de tempête en 2002 avant de redresser la barre. Michel Seydoux, le président du LOSC, se souvient. « C’était avant tout un remarquable compétiteur. Il n’a jamais pris en compte les éléments extérieurs. C’est ça qui est fort. C’est un vrai combattant. L’adversité, c’est une super motivation pour lui. Ce qu’il fait actuellement à Lyon ne me surprend pas. Il possède une extraordinaire carapace. »

Ettori : « Il puise sa force dans l’adversité »

A Monaco où il avait été viré à l’été 2001 plus par incompatibilité d’humeurs avec certains cadres et dirigeants que pour ses résultats, Marco Simone, qui fut l’un de ses joueurs, se rappelle de la capacité de Puel à vivre sous pression. « Je vois mal Claude vivre dans la tranquillité. S’il est dans un contexte ou une situation trop paisible, il ne peut pas s’exprimer. C’est le cas actuellement à Lyon où il est dans sa 3e saison. Il se sait attendu et il est en train de s’en sortir après avoir mal commencé. »

Jean Luc Ettori, resté proche de Puel après avoir été son compagnon de route à Monaco aussi bien sur le terrain que dans son staff, va même plus loin. « Si les gens pensent qu’en lui tapant dessus ou en parlant mal sur lui il va sombrer, ce n’est pas le cas du tout. Il puise sa force là-dedans quand ça va mal pour montrer aux gens qu’il a raison. Claude est quelqu’un de têtu. Il est persuadé qu’il est sur le bon chemin et qu’il apporte énormément à l’OL. » Reste à savoir si le président Aulas le pense encore.

M.B.