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Quand la DNCG agace les clubs pros

Jean-Pierre Louvel

Jean-Pierre Louvel - -

Le gendarme financier du football français a publié, mardi, son rapport annuel. Jugé sévère et intrusif dans la gestion des clubs de L1 et de L2, il a suscité le mécontentement de l’UCPF et de son président, Jean-Pierre Louvel.

Ses 260 pages ne sont pas passées inaperçues. Le rapport annuel de la DNCG sur la saison 2009-2010, publié ce mardi, a été accueilli plutôt froidement par les principaux concernés que sont les clubs de Ligue 1 et Ligue 2. S’ils étaient au courant du déficit cumulé (130 millions d’euros, dont 35,1 pour Lyon et 21,9 pour le PSG), les dirigeants desdits clubs n’ont pas apprécié que le gendarme financier du football français s’immisce dans la gestion de leurs sociétés. Deux propositions, un équilibre du résultat d’exploitation hors transfert à trois ans et un engagement des actionnaires en amont de la saison pour garantir un scénario de crise, sont jugées exagérées par l’Union des Clubs Professionnels de Football (UCPF).

« La DNCG sort de son cadre, explique Jean-Pierre Louvel, son président, après avoir rappelé l’endettement quasi nul en France, contrairement, notamment, à l’Espagne. On ne peut pas imposer ce type de situation à des actionnaires ou à des chefs d’entreprises. Ça n’existe dans aucune entreprise mondiale. » Pour celui qui est avant tout le président du Havre, 6e de Ligue 2, l’organisme devrait se contenter de s’assurer qu’aucun club ne se retrouve en position de déposer le bilan en cours de saison. « Nous respectons la DNCG depuis 25 ans et elle a sa raison d’être, poursuit-il. Elle se dit indépendante. N’oublions pas qu’elle a des membres qui sont directement ou indirectement attachés à des clubs, à travers des cabinets. »

Baisser la masse salariale et vendre

Pour la saison actuellement en cours, la DNCG fixe un objectif de déficit cumulé à seulement 10 millions d’euros. « Nous attendons la création des nouveaux stades, qui sont indispensables, confie le président de l’UCPF. Et puis, nous devons baisser la masse salariale. Nous avons commencé à le faire et nous continuerons. » Et cet été, le mercato, moins rémunérateur dans ce rapport, pourrait à nouveau assainir les comptes. « Le modèle économique français était basé sur les transferts, reconnait Jean-Pierre Louvel. Il faut passer cette crise. J’ai le sentiment qu’il y aura des frémissements l’été prochain. » La fuite des talents a parfois du bon.

LP avec JS