Rami se prend au jeu des Bleus

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Une hécatombe. William Gallas, blessé au mollet, devrait manquer le match face aux champions d’Europe en titre. Touché aux adducteurs, Eric Abidal, est déjà forfait. Des absences qui pourraient profiter à Adil Rami, très performant cette saison avec Lille. « Je n’attends pas qu’il y ait des blessés pour jouer en équipe de France, assure le Dogue. Mon but est de prendre de la maturité, de faire de bons matchs et d’être régulier pour être un jour sélectionné sans qu’il y ait des blessés. Mais il y a un début à tout. Ça me ferait plaisir. La concurrence sera en tout cas très rude. »
Le joueur ne cache pas son envie de goûter à sa première sélection au sein de la grande équipe de France. « J’y pense. J’ai joué en A’ (en mai 2008 contre le Mali, ndlr) et j’aimerais y retourner, avoue le natif de Bastia. Après, le destin m’emmènera en équipe de France ou pas…» Adil Rami peut compter sur un supporter de choix : son coach. « Je ne suis pas sélectionneur, affirmait Rudi Garcia il y a quelques semaines. Mais selon moi, il a largement le niveau pour l’intégrer. C’est évident. »
Un parcours atypique
Incontournable dans la défense nordiste, l’ancien agent municipal de Fréjus, qui jouait encore en CFA dans le Var il y a quatre ans, n’a manqué qu’un seul match de championnat cette saison. « On m’a tapé sur les doigts car, apparemment, j’avais sélectionné moi-même Rami chez les Bleus, plaisantait Garcia. Mais il a été énorme face à Fenerbahce (2-1) jeudi soir en Ligue Europa. Ça fait deux ou trois matches d’affilée qu’il joue bien. Il est performant dans tous les domaines. »
La question d’une sélection sous le maillot français aurait très bien pu ne jamais se poser. Il y a deux ans, « Shrek », son surnom au LOSC, a dû choisir entre la France et le Maroc. C’est au moment de la CAN 2008 que Rami a tourné le dos aux Lions de l’Atlas. « Les Bleus m’ont fait rêver et j’ai toujours vécu en France, avoue Adil Rami. Mon objectif est de jouer un jour avec eux et pourquoi pas réaliser la même chose qu’eux en 1998 ? Quand on a le choix, on prend ce qui nous a fait le plus rêver. » Et rarement rêve n’a été aussi proche de la réalité.