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Réforme des relégations, PSG, Goal Line technology : la mise au point de Thiriez

Frédéric Thiriez

Frédéric Thiriez - AFP

Invité de RMC ce vendredi matin, Frédéric Thiriez a balayé toute l’actualité de la Ligue 1, dont la saison 2015-2016 débute ce vendredi avec Lille-PSG (20h30). Le président de la LFP est notamment revenu sur la crise avec la FFF au sujet du systèmes des montées et des descentes entre L1 et L2.

Le système des montées et des descentes

« La responsabilité entière de cette situation en incombe à la FFF, qui a cru devoir annuler une décision de la Ligue, réitérée deux fois à une très forte majorité. C’est une affaire sans précédent, c’est la première fois dans l’histoire que la FFF s’attaque à un principal fondamental qui est le principe de l’autonomie des ligues professionnelles et qui est acquis depuis 1933. Pour nous c’est inacceptable, nous avons donc fait un recours devant le Conseil d’Etat, qui passera en référé le 13 août et ensuite sur le fond quelques mois plus tard. En attendant, effectivement, la situation est extrêmement gênante pour les clubs puisqu’ils ne savent pas s’il y aura trois montées ou trois descentes.

La responsabilité entière en incombe à la FFF. Ou plutôt, car j’ai beaucoup de respect pour l’assemblée générale de la Fédération et le monde amateur, uniquement au comité exécutif de la FFF, qui a commis un abus de pouvoir. Pour que le football français fonctionne, il faut que chacun fasse son travail dans son domaine de compétences et qu’on ne se mêle pas des affaires des autres. La Ligue ne se mêle pas des affaires de l’équipe de France ou du football amateur, la Fédération n’a pas à se mêler des décisions prises par le football professionnel en vertu de la loi. Il y a donc une crise certaine qui n’est pas, je le dis tout de suite, une crise entre Noël Le Graët et moi. Vous vous trompez. Ça n’est pas une affaire de personnes mais une crise institutionnelle grave. La LFP ne se laissera pas mettre sous tutelle. »

Vers une Ligue fermée ?

« Certainement pas. C’est le monstre du Loch Ness qu’on agite régulièrement dès que le football professionnel essaie de progresser. C’est hors de question d’arriver en France, et même en Europe, à des championnats fermés comme aux Etats-Unis. Nous tenons au système des accessions et des relégations. Il est hors de question d’avoir un système type NBA. Là c’est une petite réforme. On a un problème en France, c’est que tout le monde réclame du changement et dès qu’on avance une réforme, c’est une levée de boucliers. Là c’est une petite réforme. On fait ça pour protéger un peu nos clubs professionnels des catastrophes industrielles qu’on a pu connaître dans le passé. Même une réforme comme ça, votée à deux reprises par le monde professionnel, est bloquée par les forces du conservatisme et de l’immobilisme du comité exécutif de la Fédération. »

Le PSG archi-favori de la Ligue 1 

« Ça fait quatre ans que vous me dites la même chose en début de championnat, qu’on dit que c’est affreux, que Paris va écraser le championnat, qu’il n’y aura pas de suspense. Et chaque année les faits vous donnent tort. L’an dernier Paris a été plus qu’accroché par Lyon et n’a été sacré qu’à la 37e journée. On nous compare souvent avec l’Allemagne, qui est parait-il le nouvel exemple à suivre, mais leur championnat a été complétement écrasé par le Bayern. Deuxièmement, c’est génial ce que fait Paris. La France vise quoi ? La Ligue 1 c’est très important mais la France vise surtout les places européennes. On veut gagner la Ligue des champions, augmenter notre classement à l’indice UEFA. Et qui va le faire ? Paris et les autres comme Monaco. Di Maria, c’est absolument fantastique ! Il faut se réjouir que des stars mondiales arrivent en France. On a besoin de clubs de taille mondiale. »

L’arrivée de Di Maria

« C’est plus qu’une bonne nouvelle, c’est une merveilleuse nouvelle. Les réactions des fans sont à la hauteur de l’évènement. Chaque année la L1 s’appauvrit avec des départs, notamment vers l’Angleterre où les salaires sont cinq fois supérieurs à ceux de la France. Mais cette année on a l’arrivée de Di Maria et le retour de joueurs plus anciens que je suis très content de revoir, comme Ben Arfa. L’arrivée d’une star mondiale comme Di Maria, c’est le bonheur pour le PSG mais aussi pour la Ligue 1 en général. »

La Goal Line technology

« Je suis très heureux qu’on commence dès ce soir. Il y a 14 caméras dans chaque stade, sept de chaque côté, avec un résultat instantané qui s’affiche sur la montre de l’arbitre et sur l’écran vidéo dans le stade. J’ai toujours été à l’origine des développements technologiques dans le foot et ce qu’il se passe me renforce dans ma volonté. J’ai toujours été pour la vidéo dans le football. La Goal Line technology ce n’est pas tout à fait la vidéo, c’est juste pour savoir si le ballon a franchi la ligne, mais c’est déjà mieux que rien. Je vais vous faire un aveu, pour moi c’est un premier pas et d’autres développements sont possibles en matière de vidéo au-delà du simple franchissement de la ligne de but. Mais j’aime autant ne pas aller plus loin pour ne pas fâcher mon ami, futur président de la Fifa, Michel Platini.»