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Rémi Garde, cœur de Lyon

Rémi Garde

Rémi Garde - -

En à peine plus d’un an, Rémi Garde, 46 ans, a déjà apporté sa griffe à l’Olympique Lyonnais, nouveau leader de Ligue 1. Comment ce pur Lyonnais est-il parvenu à redonner des couleurs à son club ? Explications.

« Quand un groupe devient plus fort, que les joueurs progressent, l’entraîneur y est forcément pour quelque chose. » Le constat établi par Joël Bats, l’adjoint de Rémi Garde, met en lumière le travail effectué par le coach rhodanien à l’OL depuis qu’il a pris la succession de Claude Puel en 2011. Si le club lyonnais a pris les commandes du championnat mercredi, à l’issue de son éclatante victoire à Marseille (4-1), il le doit en partie au savoir-faire de son manager.

Mais de quelle réussite s’agit-il ? D’abord celle d’un pur Gone né il y a 46 ans à Arbresle, dans la banlieue lyonnaise, comme un certain Jean-Michel Aulas. Celle aussi d’un adolescent qui signe à 14 ans sa première licence avec l’OL avant d’en faire ses beaux jours jusqu’en 1993. Impossible de passer à côté d’un homme qui vibre pour son club : « Cette passion pour l’Olympique Lyonnais, c’est l’un de ses énormes atouts, souligne Robert Duverne, son préparateur physique qui le connaît depuis 20 ans. Il connaît tous les rouages du club. On gagne du temps. »

Bats : « Il fait vivre la boutique »

Pour remplacer Claude Puel, le choix de Rémi Garde, alors responsable du centre de formation, fut pour beaucoup une évidence. Bernard Lacombe, le très influent bras droit de JMA, déclarait alors : « Nous avons chez nous notre Pep Guardiola, pas besoin d’aller le chercher ailleurs. » Sans être comparable à l’ancien coach du Barça, le background du Lyonnais est lui aussi intéressant. Outre son attachement viscéral à l’OL, l’intéressé dispose d’un CV aussi riche et varié que respectable. Rémi Garde, c’est six sélections en équipe de France (entre 1990 et 1992). C’est aussi le premier capitaine étranger d’Arsenal (1996 à 1999), un consultant Canal+ pertinent, un coach qui a fait ses gammes en tant qu’adjoint de Gérard Houllier et Paul Le Guen. Sans oublier une maitrise parfaite des nouvelles générations après son passage à la tête du centre de formation lyonnais de 2009 à 2011.

Bien sûr, toutes ces expériences ne signifieraient pas grand-chose sans ses qualités de manager et son amour du beau jeu : « C’est un bon mec, quelqu’un de juste, d’honnête, observe Gérald Baticle, son adjoint. Dans le travail, il est droit et efficace. Il a un discours unique qui est valable pour tout le monde. Sa communication est claire, carrée, précise. C’est ce que les joueurs ont envie d’entendre. » Et Joël Bats d’enchaîner : « Il connaît aussi bien le très haut niveau pour l’avoir côtoyé que les jeunes. Il fait vivre la boutique. Il est à l’écoute et toujours en alerte. » La patte des plus grands.

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OL, la jeunesse au pouvoir |||

Onze, ce n’est pas seulement le nombre de joueurs qu’aligne Rémi Garde à chaque match. C’est aussi le nombre de jeunes issus du centre de formation que l’entraîneur lyonnais a lancé dans le grand bain depuis son intronisation au poste d’entraîneur (2011). « Un groupe, c’est une complémentarité de compétences. Les jeunes apportent de l’insouciance, explique-t-il. Ils ont besoin de l’expérience des plus anciens mais ces derniers ont aussi parfois besoin de se faire booster par cette insouciance. »
En tant qu’ex-responsable du centre de formation, Garde a largement contribué à l’obtention du titre de meilleur club de jeunes en 2011-12. Et c’est peu dire qu’il connaît ses jeunes. Très habile dans ses choix, il a ensuite trouvé le bon moment pour les lancer dans le grand bain. Les Coupes, européennes ou nationales, ont souvent servi de tremplin aux jeunes Lyonnais. Sur la pelouse du Sparta Prague (1-1) où l’OL, déjà qualifié, disputait son 5e match de Ligue Europa, sept joueurs âgés de -21 ans ont ainsi terminé la rencontre (5 étaient présents au coup d’envoi). Du milieu de terrain international Maxime Gonalons (génération 1989) à Yassine Benzia (génération 1994), dont les stats sont supérieures à celle de Benzema au même âge, l’OL peut miser sur l’avenir.    

Aurélien Brossier avec EJ