Rémy libère l’OM

L'international fran_ais, auteur d'un doublé, a mis l'OM sur la voie du succès - -
Didier Deschamps n’a eu de cesse de le répéter les jours précédant le choc face à Lille. Si la manière n’est pas, actuellement, au rendez-vous chez ses joueurs, l’OM réalise l’essentiel depuis un mois bientôt : prendre les points. C’est ce que la formation phocéenne a fait une nouvelle fois ce dimanche soir sur la pelouse de Lille (1-3), dans un stadium Nord de Villeneuve d’Ascq qui n’avait plus assisté à une défaite de ses pensionnaires depuis le 28 février dernier et un revers contre Auxerre (1-2). Et au vu de la première période livrée par les joueurs phocéens, ce succès était loin d’être évident à deviner. « On n’y était pas, concèdera Deschamps à la fin du match. On a été en grande souffrance. »
Marseille n’a pas eu beaucoup d’oxygène, il est vrai, dès le coup d’envoi. Lille, frustré par sa défaite à Lyon la semaine dernière (1-3), attaque la rencontre tambour battant. Les Nordistes font le siège de la surface de réparation adverse et Steve Mandanda doit rapidement jouer les pompiers de service d’abord devant Cabaye puis devant Sow (2e). Partie remise pour le milieu de terrain du Losc, opportuniste sur un mauvais renvoi de Mbia dans la surface (26e, 1-0). Le sort de la partie semble alors déjà s’être dessiné. Incapable de se créer la moindre occasion de but, l’OM s’enlise minute après minute sur la pelouse de Lille. Sans s’enfoncer totalement. Un signe ?
Plus de réalisme
Un motif d’espoir, alors que Deschamps avait déjà cessé d’entretenir l’hypothèse d’un come-back. « Tout compte fait, je n'étais pas mécontent qu'on rentre au vestiaire avec un seul but de retard, confie le technicien marseillais. A la pause, je ne me suis pas énervé. On ne pouvait pas faire pire. » Faire mieux, oui. Et ce mieux se manifeste en seconde période. Par André-Pierre Gignac ? Non, le sauveur de l’OM s’appelle Loïc Rémy. Comme face à la Roumanie en équipe de France, l’international parvient à transformer, dans un angle peu évident, un joli décalage de Valbuena et un faux-appel de Lucho (52e, 1-1). Le coup est rude pour les protégés de Rudi Garcia, maladroits ou malchanceux, c’est selon, dans le dernier geste. Le spectre de la défaite lyonnaise, enregistrée une semaine plus tôt, ressurgit. Il prend même forme suite à une frappe contrée de Lucho Gonzalez (71e). La réussite a changé de côté. Marseille, si moribond durant les 45 premières minutes, retrouve toute sa tête.
Et Rémy, toujours aussi indispensable, en profite pour aggraver la marque, en bonifiant de la tête un corner de Cheyrou (81e). Encore balbutiant dans le jeu, l’OM a confirmé les récents propos de son entraîneur, qui se félicitait du réalisme de ses hommes. Une vertu qui lui permet de monter, pour la première fois de la saison, sur le podium du championnat et de titiller le leader rennais, prochain visiteur au Vélodrome (samedi). « C’est une bonne opération, reconnaît Deschamps. On verra ce que cela donnera si on est constant. Pour l'instant, ce n'est pas le cas. Une victoire comme ça, c'est important. On a vu les deux visages de Marseille, celui qu'on ne doit pas voir. Et l'autre. Il n'y a qu'une chose qui compte dans le football, c'est le résultat. » Celui de dimanche soir sera suffisant pour éloigner le nuage de critiques qui planait au-dessus des Marseillais. En revanche, pour les Lillois, défaits pour la deuxième fois consécutive, le temps des interrogations est venu.