Rennes pique sa crise

Frédéric Antonetti - -
L’OM et le PSG n’ont pas le monopole des crises. Samedi matin, la colère des supporters rennais a eu raison de la séance d’entraînement à la Piverdière. L’échec cuisant face à Quevilly (2-1), mercredi, en demi-finale de la Coupe de France ne passe pas. Notamment auprès d’une trentaine d’Ultras qui ont envahi la pelouse d'entrainement en chantant : « Bougez-vous ou cassez-vous. » La séance a été écourtée. Frédéric Antonetti, Pierre Dréossi, le manager sportif, et Romain Danzé, le capitaine, sont allés à leur rencontre pour une discussion animée d’une vingtaine de minutes.
A 48 heures de la réception de Nice, le coach rennais n’a pas souhaité évoquer ces incidents. « Cela ne sert pas à grand-chose », a-t-il précisé. Très calme, il a toutefois admis que « le contexte est difficile ». A l’image de Benoît Costil, les joueurs ont fait leur auto-critique : « Je me voyais au Stade de France, reconnaît le gardien breton. J’avais dit qu’on serait les rois des cons si on perdait contre Quevilly. On est les rois des cons. C’est un vrai sale moment mais j’espère qu’il fera grandir le club. »
Costil : « On est les rois des cons »
L’échec des Bretons met aussi en relief l’incapacité chronique des Rouge & Noir à décrocher un titre : « Les sceptiques disent qu’on n’y arrivera jamais, remarque Antonetti. Moi, je persévère. Il y a plein de bonnes choses à garder. Il faut améliorer ce qui nous manque pour franchir la dernière étape. » Ce samedi matin, le Corse s’est entretenu avec son directeur sportif, Pierre Dréossi. Il a été question d’avenir. Pas de révolution : « On a failli, c’est évident, admet le Corse. Il faut savoir gérer le succès quand il arrive, mais aussi l’échec. Je ne parlerai pas d’épreuve mais de difficultés. Il faut les surmonter. J’ai toujours dit que le groupe avait besoin de se forger un caractère. C’est dans ces occasions-là qu’on se découvre parfois. »
Retrouver du caractère sera indispensable aux Rennais s’ils veulent se relancer lundi soir face à l’ancien club de Frédéric Antonetti. Ce dernier refuse en tout cas de baisser les bras. Et tient un discours étonnamment positif : « Se qualifier deux années de suite en Ligue Europa n’est pas donné à tout le monde, dit-il. Cela signifie qu’il y a une certaine régularité. Il manque des lignes au palmarès, c’est vrai. Mais le club doit poursuivre dans cette voie. Un jour ou l’autre, ça paiera. Nous ne sommes qu’à deux points de la 5e place, notre objectif. On peut encore l’atteindre. »