Résilience, solidarité, bonne ambiance et recrutement intelligent… comment le SCO surprend la Ligue 1

Les performances récentes ont attiré les regards. Cinq victoires de suite toutes compétitions confondues, un seul but encaissé sur la période, une équipe toujours en lice en Coupe de France et 12e de Ligue 1. Le SCO avance tranquillement dans sa saison de promu et construit peu à peu son matelas pour le maintien, dans l’ombre et malgré la situation assez précaire du club.
Salaires payés en deux fois et terrains impraticables
Car en début de mois, les joueurs ont vu leurs salaires être payés en deux fois, le club ayant des difficultés de trésorerie dans un contexte, notamment, de crise financière du football français. Mais le groupe, certes un peu agacé, ne l’a pas fait ressentir sur le terrain. "Il y a un super état d’esprit", se réjouissait un dirigeant à cette période. Cette mentalité perdure, malgré de nouveaux aléas liés cette fois à la météo cette semaine : les Angevins ont dû s’entraîner sur un terrain municipal car les pelouses de leur centre d’entraînement n’étaient pas praticables. "Les moments difficiles comme les salaires et les terrains, ça nous soude", souligne le milieu Haris Belkebla. "Le groupe ne se plaint pas des difficultés extra sportives, ne se cache pas", applaudit le coach Alexandre Dujeux.
Alexandre Dujeux au centre
Car oui, ce groupe, qui ne compte pas un seul leader mais plusieurs joueurs cadres, est très soudé. Notamment autour de son entraîneur. "Le coach est notre guide", disait Jordan Lefort après le succès contre Auxerre. Maintenu malgré la descente à l’issue de la saison 2022-2023 (il était arrivé en mars 2023), l’ancien défenseur a eu le temps de mettre en place ses idées. Les joueurs sont derrière lui, tant pour ses qualités de technicien que ses relations humaines, sincères et proches. De plus, Dujeux insiste sur la responsabilisation de ses joueurs, qui le lui rendent bien. Le vestiaire et le staff partagent d’ailleurs fréquemment des sorties et activités communes comme le bowling. "Une vraie bande de potes", sourit Belkebla à propos du groupe.
Un groupe qui a un peu bougé l’été dernier. Le SCO a recruté sept joueurs. Coût en transferts pour le club : zéro euro. Car la direction sportive et la cellule de recrutement, notamment contrainte par la baisse des revenus de droits TV, a réussi des jolis coups en attirant des joueurs libres qui pour beaucoup connaissaient la Ligue 1 (Allevinah, Belkebla, Aholou, Arcus…) venus s’ajouter à un groupe qui n’a presque perdu personne à l’intersaison. Pendant que Montpellier ou Le Havre, qui connaissent aussi de grosses difficultés financières, galèrent, le SCO sort de ces cinq premiers mois la tête haute.
Pas un euro dépensé en transfert
Ce contexte et cette sérénité dans le vestiaire sont propices au bon épanouissement des individualités, malgré un début de saison poussif. Alexandre Dujeux note une bascule fin septembre, après une défaite à domicile contre Reims (1-3). "On a pris conscience et monté le curseur." Le capitaine Himad Abdelli a facilement haussé son niveau à celui de la Ligue 1. Florent Hanin, Farid El-Melali ou Yaya Fofana montrent aussi qu’ils ont leur place et le dernier exemple en date est celui d’Esteban Lepaul, auteur de six buts en cinq matchs. "On est beaucoup plus cohérent au niveau des prestations", se réjouit Belkebla. Même si le club assure ne pas viser autre chose que le maintien, pour le moment. Une victoire à Lens rapprocherait les Scoïstes de l’objectif. Après avoir gagné à Monaco et tenu en échec Marseille, pourquoi ne pas créer la surprise à Bollaert ?