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Riolo : « Monaco, leader chahuté… »

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Retour sur la J8 de Ligue 1, qui a vu Paris et Marseille l’emporter et Monaco laisser des points à Reims.

Monaco était allé au Vélodrome, au Parc aussi. Mais là-bas, ils savaient. L’OM et le PSG voulaient leur peau, c’était attendu. Le déplacement à Reims était, à mes yeux, différent. Une équipe moyenne de L1 avec un bon état d’esprit, un stade chaud. Pour la première fois, Monaco arrivait dans un coupe-gorge en position de cador attendu au coin du bois.

Et Reims a attaqué le match exactement comme on l’attendait. Bon pressing, bonne détermination et face à un Monaco pas encore dans le match : 1/0.

Avec cette ASM, c’est ouvert. Ranieri reconduit son milieu sans les sacro-saints « récupérateurs », sans les fameuses « sentinelles » de notre foot. A trois au milieu, Reims peut poser des soucis au duo sans muscle Moutinho/Obbadi, mais Ranieri assume le risque. Il a de quoi, lui aussi, créer le déséquilibre. Ce n’est pas dans le jeu que Monaco va revenir, mais sur coup franc. Un mur mal monté et une douceur de Moutinho. Le Portugais ne serait pas le meilleur joueur du championnat ?

Mais pendant qu’on s’extasie sur Monaco, force est de constater que c’est Reims qui domine cette première période. Les latéraux de l’ASM n’arrivent pas à monter et ont même souvent besoin des deux ailiers en renfort. Dans la construction, les intentions, Reims est bien. Il manque seulement la justesse technique pour passer devant.

Monaco est toujours globalement dominé. Ça réagit plus que ça agit. Ranieri passe alors en 4231, ou 433. Ce qu’il faut retenir, c’est surtout que le milieu est renforcé et que Moutinho va se placer derrière Falcao.

Comment Monaco va pouvoir gagner ce match, ne pas le perdre, ça devient vite les questions. Un exploit, un but de Falcao pour gagner ? Et le manque d’adresse des Rémois pour ne pas le perdre ? Parce que devant, le niveau technique de Reims a de quoi rassurer Monaco. Une équipe monégasque très peu impressionnante dans ce match. Une ASM qui, surtout, s’en tire plutôt pas mal avec ce 1/1 qui lui permet de rester en tête de la L1…

Derrière le leader, Paris est à hauteur, Marseille tout près.

Le PSG et l’OM ont également gagné et dans les deux cas seuls le résultat comptable est à retenir. Au jeu du qui a été le moins pire, Paris l’emporte de peu. Toulouse n’a en effet jamais été en mesure d’inquiéter le PSG tandis qu’à Lorient, la première période de l’OM fut tellement pauvre que si les Merlus avaient été plus concrets, Marseille aurait pu vivre un sale après-midi.

Au Parc, Paris a donc surtout géré. En faisant beaucoup tourner l’effectif, Paris a préservé certains joueurs avant Benfica. Il a suffi d’une bonne maîtrise au milieu, d’un très bon Verratti pour s’imposer. Les progrès de Marquinhos, ceux de Van der Wiel, la seconde période de Rabiot, le 433 qui devient l’idée fixe de Blanc, voilà grosso modo ce qu’on peut retenir de positif. En revanche, je continue d’être perplexe concernant Lucas en ne comprenant pas ce qu’il apporte à l’équipe.

A Lorient, comme d’habitude, Marseille a gagné en jouant mal. Maintenant, même les joueurs le disent sans plus se cacher derrière le résultat brut. C’est mou, ça ne bouge pas et ça aurait pu coûter cher. Durant la première période, Lorient a en effet souvent inquiété l’OM. Mais sans attaquant capable de faire la différence, l’équipe de Christian Gourcuff venait buter sur la défense phocéenne en donnant l’impression d’être le petit enfant qui finirait par être puni. Un beau coup franc de Valbuena a suffi. Marseille est toujours aussi peu convaincant mais tourne à une moyenne de champion. Payet est inutile, Thauvin ne joue pas, il n’y a pas de 9, mais avec deux tauliers, Valbuena et Ayew, une bonne charnière et un grand gardien, la boutique tourne. Alors évidemment, en regardant cet OM, on se dit que Dortmund va se régaler mardi soir, mais en L1, ça passe.

Derrière ce podium « provisoire », un petit trou existe déjà. Sainté n’avance plus. Là encore, on ne peut que constater que jouer sans attaquant, c’est compliqué.

A Lyon, on en a récupéré un, mais ça ne marche pas non plus. Devant Lille, c’est le milieu qui a failli. Si Grenier se rate, l’OL est cuit. Petit à petit, on se dit que cet OL qui ne cesse de reculer dans la hiérarchie française va vivre une saison vide. Il faut du temps pour admettre qu’un club qui a autant compté ces dernières années soit devenu un quidam. C’est pourtant la question qu’il faut se poser. On enterre, on déterre l’OL. On y croit, puis non, sauf que les phases négatives prennent le pas sur les autres. Oui Lyon est en voie de banalisation.

Ce 0/0 concédé à Lille est d’ailleurs une bonne opération. Le LOSC aurait dû, en effet, l’emporter. Je dis depuis le début qu’on a peut-être trop sous-estimé cette équipe qui est bonne partout. Partout, sauf au poste important de 10. Oui, je sais, le 10 ça n’existe plus. Alors on va dire qu’il manque un créateur, un passeur. Le 4312 de Girard est intéressant. J’aime ce schéma « argentin », mais avec un Marvin Martin aussi faible, c’est injouable. Celui qui un jour dans « Le Parisien » a eu sa photo sous le titre « Est-ce le nouveau Zidane ?» est inexistant. En attendant un réveil, il est à ranger avec tant d’autres au rayon des stars médiatiques annoncées qui n’ont jamais rien fait. Le rayon le plus chargé du foot français. Reste qu’avec ou sans lui, on a le droit de penser que Lille aura son mot à dire dans ce championnat.

Et puis comme chaque semaine, le petit mot sur Nantes. Le sourire de la L1. Une équipe qui ressemble à son coach (elle devrait toute être comme ça non ?). Michel Der Zakarian a du caractère, il se bat, son équipe aussi. Il est enthousiasme, son équipe l’est également.

A ce sujet, j’ai suivi avec intérêt le choc européen du week-end, Real/Atletico. Si on est neutre, on ne peut que préférer l’équipe de Diego Simeone. Il y a un tas de bons joueurs dans ce club, c’est vrai. Mais au-delà de ça, ça ressemble à une bande de mecs qui vont sur le terrain pour se défoncer, donner et se donner. Les dernières minutes étaient géniales. Je ne parle pas du terrain, non, j’ai surtout observé le bord. Le coach habité par sa fonction. Les remplaçants, tous debout, soutenant ceux qui luttaient pour garder le 1/0. Le contraste avec le banc d’en face, Ancelotti et Zidane, résignés. Je vous épargne le comparatif avec un banc de L1 ? Allez, oui…

Cet Atletico a du caractère, même un sale caractère, mais il a une tête, une tronche sympa. Il ressemble à Simeone et elle me plaît…

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Daniel Riolo