Ripoll : « Une philosophie à faire perdurer »

Invité de l’Intégrale foot, dans le cadre du Tour de France des clubs, Sylvain Ripoll s’est confié sur son nouveau rôle d’entraîneur de Lorient, après 11 années dans l’ombre de Christian Gourcuff. Un modèle dont il compte bien s’inspirer.

Sylvain Ripoll, vous avez été adjoint de Christian Gourcuff pendant 11 ans. Cela ne doit être évident de passer derrière une telle icône...

Je ne sais pas. Effectivement, je passe après un entraîneur emblématique, qui a accompli un formidable travail au club. Je prends ça comme un atout car il a laissé un bel héritage au club. A moi de faire perdurer cette philosophie. 

Il parait que vous ne souhaitiez pas devenir n°1 et que vous auriez proposé des noms d'entraîneurs au président Loïc Fery. Confirmez-vous ?

C’est exact. Je n’avais pas de plan de carrière à ce niveau-là. Les choses n’étaient pas programmées spécialement comme ça. Je m’apprêtais à redémarrer un bail en tant qu’adjoint. Il se trouve qu’à la fin du championnat, le président m’a demandé s’il pouvait glisser mon nom dans la liste des potentiels futurs entraîneurs. J’ai réfléchi 48 heures et j’ai dit OK. Et une semaine après, il m’a dit qu’il souhaitait me confier la responsabilité de l’équipe.

On a l'impression qu'il y a un changement d'entraîneur mais que les idées vont rester les mêmes...

Oui, bien sûr. C’est ce que j’ai expliqué quasiment tout de suite. Je souhaitais m’inscrire dans la continuité, ce qui était logique par rapport à notre collaboration. Je pense aussi que ce qui a été mis en place auparavant a fait ses preuves. Cela aurait été une grosse stupidité de tourner le dos à tout ça.

Certains disaient « à Ripoll la grinta et à Gourcuff la technique ». Y-a-t-il plus de différences que cela ?

Forcément, il y a des différences qui sont dues à la personnalité des gens. C’est vrai partout. Sur les idées de travail et la philosophie que je souhaite mettre en place, ce sera la continuité. Après, bien sûr que je vais faire avec ma personnalité parce qu’il n’est pas question de vouloir ressembler à qui que ce soit. 

« Je compte sur Aboubakar »

Il y avait peu de changements avec Christian Gourcuff. Un joueur qui démarrait la saison sur le banc avait peu de chances de changer de statut. Les compteurs sont-ils remis à zéro cette saison ?

J’ai juste la philosophie de ne condamner personne. Après, un entraîneur s’appuie toujours sur un noyau dur, c’est évident. 

Cette nouvelle pression de passer d'adjoint à n° 1, comment l'appréhendez-vous ?

Pour l’instant, je ne me pose pas beaucoup de questions à ce niveau-là. Sinon, je n’aurais pas pris cette décision. Je sais que beaucoup s’en posent pour moi, je vais laisser ça de côté. J’appréhende ça relativement sereinement, avec la volonté de donner le meilleur de moi-même.

Vous êtes-vous fixé des objectifs cette saison ?

Non. Ce que je souhaite, c’est qu’on démarre bien parce que si on prend du plaisir et qu’on travaille, les victoires arriveront forcément. C’est plus à la direction de faire ce genre de calculs. 

Jérémy Aliadière, Grégory Bourillon, Kevin Monnet-Paquet ont quitté le navire. Jordan Ayew est arrivé. Pensez-vous vous y retrouver dans la balance ?

J’ajouterais qu’à Jordan Ayew, on a aussi recruté Vincent Le Goff (Istres), Walid Mesloub (Le Havre) et Benjamin Jeannot (Nancy). On a travaillé sur du moyen terme. On pense qu’ils vont pouvoir s’imposer dans le temps. C’est sûr, je vous le cache pas, on a perdu des joueurs majeurs à 250 matchs de Ligue 1. A nous aussi de trouver des solutions pour renforcer l’effectif actuel et être compétitif.

Justement, dans les départs possibles, on parle de Vincent Aboubakar...

Je ne suis pas Madame Soleil. Dans le football, c’est difficile de prévoir. Ce que je sais, c’est que Vincent Aboubakar est un joueur important de l’effectif et que je compte m’appuyer sur lui. J’espère qu’il restera encore une année.

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La rédaction