Sécurité : Scepticisme autour des nouvelles mesures

Les mesures pour endiguer les jets d'engins pyrotechniques ne convainquent qu'à moitié les clubs de L1. - -
Seront-elles efficaces ? Seul l’avenir le dira. Une chose est sûre : les nouvelles mesures visant à renforcer la sécurité dans les stades interpellent le monde du football français. Adoptées mercredi par le ministère de l’Intérieur et la Ligue de football professionnel (LFP), elles font suite aux nombreux incidents qui ont émaillé les matchs de Ligue 1 ces dernières semaines. Reste à savoir comment elles seront appliquées...
Au sein des clubs, certains se montrent sceptiques. Les menaces de sanctions sportives, notamment le retrait de points, font grincer des dents. « Il ne faut pas casser le sportif. Il faut du bon sens », estime Guy Lacombe, l’entraîneur monégasque. Une réserve relayée par Jean-Claude Dassier, le président de l’OM, qui examinera les propositions de la Ligue lors d’une réunion prévue la semaine prochaine avec son staff. « Je partage les objectifs. Maintenant, il faut que les mesures soient ciblées. Il ne faut pas qu’on se perde dans des dépôts de plainte qui n’aboutiraient pas », avertit l’ancien journaliste de TF1.
Sur ce point, la LFP a pourtant été très claire : « Les clubs s’engagent à déposer systématiquement plainte contre tous les individus qui perturberont les matches. » Une directive qui sera certainement difficile à faire respecter. « On ne portera plainte qu’en cas d’incidents graves et importants, pas simplement pour un ou deux fumigènes », assure Pierre Dréossi, le manageur général du Stade Rennais. Plus vindicatif, Loïc Féry, le jeune président de Lorient, promet de son côté une extrême fermeté. « On aura une tolérance zéro. Je l’ai rappelé aux supporteurs, même si on n’est pas le club le plus en danger à ce niveau là. »
Les supporters du PSG dénoncent une « croisade » de la LFP
Désabusé par les événements qui ont perturbé la rencontre de son équipe face à Rennes le week-end dernier, Pierre Wantiez, le directeur général délégué de Grenoble, dénonce pour sa part un manque d’anticipation. « On réagit toujours à chaud. De temps en temps, il y a des poussées de fièvre comme à Nice, il y a quelques saisons, quand un jeune pompier a eu deux doigts arrachés. On ne devrait pas attendre ce genre d’événements pour s’attaquer au problème. »
Chez les supporteurs, on accueille ces nouvelles mesures avec défiance. « C’est une erreur de ne pas comprendre la culture des supporteurs, peste le Parisien Philippe Pereira, porte-parole de la tribune Boulogne. De toute façon, la Ligue est en croisade contre nous. Pour eux, il y a une manne financière en jeu. Ils gagnent environ 1,5 million d’euros par an uniquement grâce aux amendes liées aux fumigènes. Les retraits de points ? Ils seront peut-être dissuasifs, mais ils n’empêcheront pas certains débordements. »