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Sepp Blatter est totalement contre la Coupe du monde à 48 et la vidéo

Sepp Blatter

Sepp Blatter - AFP

Invité de Team Duga ce mardi sur RMC, Sepp Blatter, ancien président de la Fifa, est notamment revenu sur le futur format du Mondial à 48 équipes et l'arrivée de la vidéo dans le foot. Des innovations qu'il ne voit pas d'un bon œil.

Sepp Blatter n'est plus président de la Fifa depuis 2015, mais il reste un observateur attentif du monde du football et de ses innovations. Invité de Team Duga ce mardi sur RMC, il s'est notamment montré particulièrement critique en évoquant le passage à 48 équipes en Coupe du monde, qui sera effectif en 2026.

"Je n'aime pas du tout cette formule et particulièrement le fait de jouer dans des groupes de trois, a-t-il expliqué dans l'émission. On avait cette formule en 1982 en Espagne, au deuxième tour. Dans les groupes de trois, il y a toujours un spectateur et il y a toujours des suspicions. Pourquoi pas jouer à 128 comme en Grand Chelem sinon? On a vu que 32 équipes, c'est la meilleure chose pour garantir la qualité du football."

Invité à se prononcer sur les raisons d'un tel choix, et l'éventualité d'une envie des dirigeants de la Fifa de s'offrir des voix faciles, Sepp Blatter a répondu à demi-mot. "Il faut demander à Gianni (Infantino, l'actuel président). Je ne veux pas me faire l'avocat du diable, c'est à lui de défendre cette Fifa qu'il a prise en main. Il veut sans doute augmenter le nombre de participants des continents qui jusqu'à maintenant n'en ont pas eu assez selon son avis. Mais ça n'améliore pas la qualité. On peut développer ça en disant que s'il y en a plus, ils vont voter pour celui qui leur permis d'aller à la Coupe du monde, mais je pense que le congrès de la Fifa ne se passera pas de cette façon. A l'époque, ce n'était pas comme ça. Je ne suis plus là, je ne peux plus donner mon avis."

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Pour Blatter, il faut réfléchir à deux fois avec la vidéo

Sepp Blatter s'est montré encore plus véhément sur la vidéo, qui risque de dénaturer le football selon lui. "Après 2010, quand j'ai vu ce ballon qui était presque un mètre derrière la ligne de buts et que les officiels n'ont pas vu (but non accordé à l'Angleterre face à l'Allemagne au Mondial, ndlr), j'ai dit 'maintenant c'est fini, on ne peut plus faire des matchs sans la goal-line technology'. Platini était d'accord pour le faire et je dois lui tirer mon chapeau parce qu'il m'a dit 'Sepp, fais attention. Une fois qu'on aura mis la technologie sur le terrain de jeu, ils n'arrêteront pas pour mettre d'autres technologies'. Et là, on y est. Dans d'autres sports, c'est le coach qui a le droit de demander un appel. Et non pas un arbitrage vidéo qui intervient de son fait. Il faut laisser l'arbitre diriger le jeu, sinon le jeu va perdre son visage humain. Il faut être prudent et réfléchir deux fois. On a vu ce que ça a donné (à la Coupe des Confédérations 2017), des discussions après chaque situation."

Et de conclure: "Je ne pense pas qu'on puisse tuer le football, mais ça va donner quelque chose où le spectateur ne peut plus discuter s'il a raison ou tort. Et ça, c'est important. Tous les spectateurs sont des spécialistes et ils sont meilleurs que l'arbitre. Si on leur enlève ça, il manque quelque chose. Il ne faut pas seulement penser à la télévision et aux nouveautés."

Team Duga