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Seydoux : au nom des frères

Michel Seydoux, le président du LOSC

Michel Seydoux, le président du LOSC - -

Le choc de la 9e journée entre Lyon et Lille, ce dimanche à 21h, va aussi mettre aux prises deux frères, Jérôme et Michel Seydoux, respectivement actionnaire de l’OL et président du LOSC. Un face à face entre deux personnalités désormais incontournables du football français.

C’est l’histoire d’un match qui a fait beaucoup de bruit. Trop pour les frères Seydoux, habitués à traiter les affaires avec la feutrine toute protestante des Schlumberger, puissante dynastie industrielle française. A une journée de la fin du championnat, Lille et Lyon s’affrontent au Stade de France. La correction infligée par les Lillois de Puel aux Lyonnais d’Houllier (4-0) soulève les protestations du landernau de la L1, les adversaires du LOSC pour la troisième place qualificative pour la Ligue des champions dénonçant « un match arrangé » entre Michel le Ch’ti et Jérôme le Gone. « Aujourd'hui j'ai compris qui dirigeait le Championnat de France, lâche alors José Anigo, le directeur sportif de l’OM (qui finira 5e). Si je fais une association d'idées, je me rends compte que les deux frères Seydoux sont actionnaires de Lyon et de Lille. Dès lors il y a eu arrangement entre les deux clubs. » Une attaque réfutée par un des plus fins connaisseurs des « Frères », témoins de leur ascension dans le football hexagonal à partir de la fin des années 90. « On a souvent pensé qu'il y avait des arrangements entre eux, mais non, dément Francis Graille, président du LOSC en 2001-2002 quand Michel Seydoux était actionnaire minoritaire. Pas entre eux. Ce sont de vrais compétiteurs dans l'âme et ils se rendent coup pour coup. »

La fracture Puel

L’attaque d’Anigo appuie en revanche la thèse du poids grandissant des frères Seydoux dans le football hexagonal. La montée dans le capital de l’OL cet été de Jérôme à hauteur de 22,78%, qui fait de l’homme d’affaires le deuxième actionnaire du club derrière Jean-Michel Aulas (34,17% des parts), en est la dernière illustration. Premier à se lancer dans l’aventure avec l’OL à la fin des années 90, l’aîné des Seydoux (77 ans) a le vent en poupe avec sa société de production de cinéma, Pathé. C’est grâce à lui que Lyon débauche Sonny Anderson à Barcelone en 1999. Il accordera un siège d’administrateur à l’OL à son frère Michel, de treize ans son cadet (64 ans), qui s’apprête à faire son entrée au LOSC au début des années 2000.

Une fausse note dans cette relation fraternelle : le transfert de Claude Puel de Nord vers le Rhône en 2008. Un départ vécu comme une fracture par Michel. Dix ans plus tard, Jérôme a accru son poids chez le septuple champion de France et Michel, passé président en 2002, dirige un club qui a connu trois fois la Ligue des champions. Les deux hommes travaillent à la construction de leurs nouveaux stades, le patron du LOSC entre à la Ligue dont il prend la présidence de la commission marketing. Seule nouveauté, Lille est 3e de L1 alors que Lyon peine à la 17e place. Ce qui fait dire à Francis Graille, à quelques heures de l’affiche de cette 9e journée : « Depuis quelque temps, je pense que la main a changé. Michel fait un tel boulot à Lille que peut-être Jérôme finira derrière son petit frère à la fin de la saison… » En toute discrétion, bien entendu.

JFP