Sochaux, la peur du vide

Ryad Boudebouz - -
A Sochaux, c’est toute une ville qui retient son souffle. Jusqu’à dimanche soir et le coup de sifflet final de la rencontre face à l’OM, la petite cité du Doubs va vivre dans l’angoisse d’une relégation en Ligue 2. Une division qu’elle n’a plus fréquentée depuis 2001. Pour se sauver, la donne est simple pour l’actuel 15e du championnat : battre Marseille. « Il faut entamer le match comme on l'a fait à Caen (3-1), en se disant qu'on a le couteau sous la gorge et que, si on ne gagne pas, on peut encore descendre, glisse Ryad Boudebouz. On doit faire un bon match devant notre public, le stade sera plein. »
Un stade qui risque toutefois d’être très crispé, tant les conséquences d’une descente seraient catastrophiques, aussi bien pour le club que pour la région. « On veut que ce club reste en première division car il a un impact très fort sur le pays de Montbéliard, déclare Eric Lançon, vice-président aux sports à l’agglomération du Pays de Montbéliard. Il y a ici toute une activité économique qui est générée par le club. Ce sont entre 7 et 8 millions d’euros qui sont réinvestis dans l’économie locale grâce au FCSM. Donc évidemment, ce sont là des marchés qui vont se perdre en Ligue 2. »
Boudebouz : « On serait la honte de cette région »
Avec 64 saisons parmi l’élite du football français, Sochaux est le club qui a disputé le plus d’exercices en 1ère division. Mais le Football Club Sochaux-Montbéliard, fondé en 1928, sait aussi ce que signifie une relégation à l’échelon inférieur, traumatisme qu’il a déjà connu six fois (1946, 1960, 1962, 1987, 1995 et 1999). Cinquième l’an passé, Sochaux n’était pas préparé à jouer le maintien cette saison. Pour son dernier match avec son club formateur, comme Marvin Martin, Ryad Boudebouz veut donc éviter la mauvaise blague.
« Sochaux est un club qui fait vibrer toute la région, déclare l’Algérien. On a pris conscience des choses comme ça, que les gens seraient dégoutés, qu'on serait la honte de cette région quand on marchera en ville en cas de descente. » Dans une région industrialisée et où le football est une distraction rare, difficile donc d’imaginer un scénario catastrophe dont la population aurait du mal à se relever. Car, comme l’indique Jean-Charles Lefebvre, cadre dans l’usine Peugeot de la ville, « l’humeur des ouvriers le lundi matin est en grande partie dépendante du résultat du match de Sochaux. »
Le titre de l'encadré ici
Relégation : huit équipes pour deux places|||
Sans doute pas le plus spectaculaire des championnats, la Ligue 1 est toutefois la reine du suspens. Si en haut de tableau, le titre n’est toujours pas joué, c’est en bas que la tension est à son comble. De Valenciennes (12e) à Dijon (19e), 8 équipes sont susceptibles de descendre en Ligue 2. Ajaccio (18e), qui se déplace à Toulouse, et Dijon, qui se rend à Rennes, sont condamnés à l’exploit pour espérer sauver leur peau. En déplacement chez un Valenciennes pas officiellement sauvé, Caen (17e) est lui aussi en mauvaise posture. Même chose pour Brest (16e), qui aura peut-être l’avantage de jouer sur le terrain d’un Evian TG qui n’a plus rien à jouer, tout comme Nice (13e) à Lyon. Seule équipe du bas de tableau, avec Sochaux, à évoluer à domicile, Lorient (14e) aura fort à faire contre un PSG en quête du titre pour éviter d’accompagner Auxerre, déjà relégué en L2 la semaine passée.