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Thiago Silva, à qui la faute ?

Thiago Silva

Thiago Silva - AFP

Blessé à la cuisse droite, lundi à Naples, le défenseur du PSG sera absent cinq semaines. De quoi s’interroger sur les responsabilités de Laurent Blanc et de son staff, qui avaient déjà aligné le Brésilien à Reims, trois jours après son retour à Paris.

« Le point noir de la soirée ». Voilà comment Laurent Blanc a qualifié la blessure de Thiago Silva, lundi soir à Naples. Malgré la victoire de son équipe au stade San Paolo (2-1), le coach du PSG a eu du mal à cacher sa frustration. Car cet amical de prestige, conclu il y a deux ans dans le cadre du transfert d’Ezequiel Lavezzi, a finalement coûté cher. Sorti dès la 13e minute, la mine sombre et soutenu par deux membres du staff, le défenseur brésilien a passé une IRM ce mardi. Verdict : un lésion partielle à la cuisse droite et cinq semaines d’absence.

De quoi s’interroger sur sa présence dans le sud de l’Italie, moins d’une semaine après son retour à Paris. D’autant que le boss de l’arrière-garde parisienne avait déjà été titularisé trois jours plus tôt, à Reims, lors de la première journée de Ligue 1 (2-2). A la surprise générale. « Je trouve que sa reprise a été un peu rapide, observe Frank Leboeuf, membre de la Dream Team RMC Sport. Je ne m’attendais pas à le voir jouer contre Reims, j’attendais plutôt une charnière Camara-Marquinhos ».

Interrogé à ce sujet en Champagne-Ardenne, Blanc avait expliqué que Thiago Silva, désireux de tourner au plus vite la page d’un Mondial cauchemardesque, avait lui-même demandé à jouer. « On peut toujours dit a posteriori qu’il fallait le mettre au repos, souffle Jean-Pierre Paclet, l’ancien médecin de l’équipe de France. Mais en début de saison, on sait que c’est difficile de trouver le bon équilibre entre le travail foncier et le jeu. Les joueurs préfèrent de loin jouer que de subir un entraînement trop dur. Il y a toujours une petite incertitude sur l’état de santé d’un joueur quand il reprend. Malgré tous les examens qu’on peut faire, il y a toujours une part de doute. Donc je crois que c’est plutôt la fatalité dans ce cas-là, en sachant que ce n’est pas la première blessure à la cuisse de Thigao Silva. » 

Leboeuf : « Le premier responsable, c’est lui »

Visiblement fragile à ce niveau-là, le roc de 29 ans a déjà été victime de cette blessure à deux reprises depuis son arrivée dans la capitale en 2012. Sevré de préparation estivale depuis quatre ans, le natif de Rio avait repris l’entrainement le 24 juillet au Brésil, en compagnie d’un préparateur physique. Mais ses séances individuelles à Fluminense ne lui ont visiblement pas permis d’être tout de suite opérationnel.

« Les blessures que j’ai eues aux quadriceps ou aux ischio-jambiers sont arrivées au bout d’un quart d’heure comme lui, explique Leboeuf. C’est assez courant. Le problème, c’est que s’il a ressenti une blessure après le match de Reims. Il aurait été de bon ton de dire à Laurent Blanc et au staff médical qu’il ne souhaitait pas jouer à Naples. Le premier responsable, c’est lui. Je ne veux pas l’incriminer parce qu’il est déjà malheureux, il doit souffrir. Mais c’est difficile pour l’entraîneur et le staff médical du PSG de savoir ce qu’a vraiment Thiago Silva. Ils ne sont pas dans son corps. Il n’y a que le joueur pour dire s’il se sent ou non. Après, Laurent Blanc aurait pu lui refuser de jouer. Cela aurait été une bonne idée. C’est possible aussi que Silva ait été obligé de jouer à cause du contrat du match amical… » Quoi qu’il en soit, l’été pourri se prolonge pour le meilleur défenseur de Ligue 1, qui pourrait quand même faire son retour pour la première journée de la Ligue des champions (16-17 septembre).

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport