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Thiriez : « On ne veut pas décourager Rybolovlev »

Frédéric Thiriez

Frédéric Thiriez - -

En marge de la présentation du logo de l’Euro 2016, Frédéric Thiriez a évoqué le conflit opposant l’AS Monaco à la LFP, qu’il préside. S’il se réjouit d’une première décision favorable prononcée par le Conseil d’Etat, avant le jugement de l’affaire sur le fond, il assure qu’il fera son maximum pour éviter un désengagement du richissime propriétaire russe de l’ASM.

Frédéric Thiriez, le Conseil d’Etat a récemment décidé de ne pas suspendre votre mesure obligeant l’AS Monaco à transférer son siège en France d’ici à juin 2014. Comment avez-vous accueilli cette première victoire ?

Le cas de Monaco est une vraie question. Tout le monde est content de la montée de l’ASM en Ligue 1. C’est une très bonne nouvelle pour le football français, le niveau du championnat et tout ce qui va avec : les affluences dans les stades et les audiences à la télévision. Mais on ne peut pas nier le problème d’équité avec les autres clubs. Nous avons calculé que l’avantage résultant de la fiscalité particulière de Monaco équivaudrait à peu près à une somme de 50 millions d’euros par an. C’est l’équivalent du budget d’un club comme Montpellier, donc on ne parle pas d’une petit somme. La Ligue a décidé que ce club devait être soumis à la fiscalité française. Le Conseil d’Etat ne nous a pas donné tort et nous a même plutôt donné raison. Pour l’instant, la Ligue est confortée dans son attitude et on verra bien pour la suite (le jugement sur le fond sera rendu dans plusieurs mois, ndlr). J’ai toujours fait confiance à la sagesse des gens.

On a évoqué boycott des autres clubs…

Il n’y aura pas de boycott pour la simple raison que le Conseil d’administration de la Ligue a décidé à l’unanimité de donner un délai d’un an à l’AS Monaco pour se mettre en conformité avec les règles françaises.

« Le problème n’est pas nouveau »

Ce qui peut paraître gênant est l’impression qu’on attaque Monaco aujourd’hui parce qu’il a beaucoup d’argent grâce à son propriétaire russe, Dmitri Rybolovlev…

C’est une erreur de raisonnement et ce n’est pas conforme à la réalité. Il n’est pas vrai que le problème est nouveau. En 2003-2004, nous avions eu presqu’un an de discussions avec les dirigeants monégasques pour essayer de corriger cette inégalité fiscale. Nous n’avions pas trouvé de solution à l’époque. Le problème est réapparu récemment parce que le contexte économique s’est aggravé. Nos clubs souffrent énormément. Même des grands clubs connaissent des difficultés financières. Il y a un projet de taxation à 75% des hauts salaires qui aggrave la différence et le problème de concurrence. Mais je répète que le retour de Monaco en Ligue 1 est une excellente nouvelle et que tous les clubs en bénéficieront.

Mais si le siège et Monaco est déplacé en France et si cet avantage fiscal disparaît, cela peut remettre en cause l’investissement de M. Rybolovlev…

Je respecte infiniment M. Rybolovlev, que j’ai rencontré récemment. Nous avons même sympathisé. Je comprends son point de vue mais j’ai le mien. Je pense que c’est un investisseur sérieux et durable pour Monaco. Ce n’est pas un feu de paille. Il a un projet à long terme et je ferai tout pour qu’il ne soit pas découragé.

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Propos recueillis par Nicolas Paolorsi